Les personnes qui ont une grande confiance en leurs collègues seraient plus heureuses et réussiraient mieux. Voyons pourquoi.
Les relations avec les collègues et le patron seraient garantes de la performance au travail et du sentiment d’appartenance à l’équipe. Les chercheurs de l’Université de Georgie ont en effet découvert que les personnes qui font confiance aux autres connaissent plus la réussite professionnelle que les autres. En ce sens, le site Fast Company suggère de se demander « Comment puis-je voir, le plus souvent possible, le bon chez autrui ? » plutôt que « Que puis-je faire pour m’améliorer ? »
Le bénéfice du doute est si difficile à accorder
Il est parfois difficile de croire que les actions des autres sont portées par de bonnes intentions. Nous vivons dans une société où la critique et la suspicion ont bonne presse. Depuis notre enfance, nous sommes programmés à nous méfier des étrangers. Dans cette ère de fausses nouvelles, prendre ce que l’autre dit au pied de la lettre semble imprudent.
De plus, les expériences de vie négatives marquent le cerveau de manière plus importante, stimulant ainsi le réflexe d’autoprotection. Quelqu’un dont la confiance a été trahie s’en souviendra longtemps. Chat échaudé craint l’eau froide. Quand la méfiance s’installe, la déloger est très ardu.
Une autre idée reçue veut que nous préférions nous voir nous-mêmes de manière très positive. On se croit souvent meilleur que les autres. Nous ne serions, en effet, jamais mieux servi que par soi-même. Les études ont démontré que l’on croit les autres moins fiables que nous-mêmes.
De toutes les époques, les mots utilisés pour décrire le fait d’accorder facilement sa confiance en l’autre sont négatifs et péjoratifs : crédule, naïf, imprudent, sot, etc. Tous ces éléments font que nous n’avons pas tendance naturellement à croire que les autres nous veulent du bien.
Tout part de soi
Bien entendu, accorder notre confiance comporte des risques. Cependant, les avantages sont bien supérieurs aux inconvénients. C’est particulièrement vrai dans un milieu de travail.
Bien que les conflits soient inévitables, ils sont tout de même difficiles à vivre. Selon un professeur de Harvard, Chris Argyris, l’une des principales sources de tensions professionnelles est ce qu’il appelle « l’échelle d’interférence » qui peut se comparer à la tendance à sauter aux conclusions. Plus on monte dans cette échelle, plus nous interprétons négativement une information neutre.
Par exemple, si un collègue avec qui vous entretenez une relation tendue vous envoie un courriel, vous aurez tendance à le percevoir comme une attaque et vous serez sur vos gardes avant même de l’ouvrir. Bien entendu, l’information qui s’y trouve sera interprétée au travers de ce filtre négatif et ne reflétera pas forcément l’intention de son auteur. La présidente de PepsiCo, Indra Nooyi, considère que le meilleur conseil qu’elle a reçu dans sa carrière est de tenir pour acquis que les intentions d’autrui sont positives.
En ce sens, notre façon de recevoir les commentaires d’autrui et de rebondir après une critique se répercute directement sur l’avancement professionnel. Réagir négativement provoque isolement et frustration. Être seul dans l’armée à avoir le pas peut être source de danger pour soi et pour les autres. Pour se protéger, le réflexe du groupe sera de rejeter l’élément qui nage à contre-courant. Au contraire, réagir positivement permet de mettre la main à la pâte du projet commun.
Tout part de soi. Plus vos perceptions et vos réactions seront positives, plus vous serez apprécié. Vos collègues et vos patrons auront envie de vous aider. Au travail, vous faites partie d’une équipe. Si tout le monde rame dans le même sens, le navire se rend à bon port.