Motion design, animation 3D, gestion des espaces couleurs ou illustration numérique avec Photoshop…. Elle est loin l’époque où le NAD ne formait que des animateurs 3D.
Le centre NAD (pour centre National de l’animation et du design), fondé en 1992 par le Cégep de Jonquière, fête cette année son quart de siècle. Sa gamme de cours s’est depuis considérablement élargie, tout comme sa clientèle.
Le défi: rester dans le coup dans la formation d’une main-d’oeuvre très en demande sur le marché du travail.
À ses débuts, le NAD ne formait des gens que sur l’animation 3D. « On était alors aux balbutiements et en 1997, on a lancé la première formation en design et art numérique en jeu vidéo au Canada », explique Suzanne Guèvremont, qui occupe le poste de directrice depuis 1999.
Mais le grand tournant date de juin 2008, lorsque le Cégep de Jonquière signe un partenariat avec l’Université du Québec à Chicoutimi. Cela permet ainsi au centre NAD de développer des programmes universitaires crédités.
À cette époque, environ 80 étudiants suivent les formations qui y sont dispensées. Ils sont aujourd’hui 400 au bac et 50 en maîtrise.
Si la plupart viennent du Québec, « environ 10 à 15% sont issus de la francophonie européenne, notamment de la France et de la Belgique. Mais nous avons aussi des étudiants d’Amérique du Sud et d’Afrique », précise la directrice. Beaucoup sont intéressés par le côté créatif de la formation et sont donc en mesure de présenter un portfolio. Ils ont fait un DEC en animation, art visuel ou graphisme.
L’un des défis du centre — comme de toutes les écoles qui ont choisi ce créneau d’ailleurs — est celui de rester à la page. L’industrie évolue si vite que ces écoles ne peuvent prendre le risque d’enseigner une technique qui sera peut-être obsolète dans un an.
« Il y a tout de même un peu plus de stabilité qu’il y a dix ans. Nos 10 professeurs à temps plein sont toujours en train d’apprendre. Nous avons aussi des chargés de cours qui viennent de l’industrie », pondère Mme Guèvremont.
Elle assure aussi que le centre a toujours maintenu des liens étroits avec les entreprises du secteur pour « comprendre vers où le marché s’en va ».
La directrice se vante d’un taux de placement qui n’a jamais été en deçà des 80%, notamment car il y a une forte demande. Même trop forte.
Les entreprises se plaignent en effet souvent du manque de main-d’œuvre au Québec, et se voient ainsi obligées de recruter à l’international. « Cela prend du temps avant qu’il y ait un ajustement, il y aura donc encore un décalage pour un temps, mais j’ai bon espoir que le tout s’aligne », conclut la directrice.
Le centre a pour l’avenir des plan d’agrandissement et réfléchit sur des nouveaux programmes à proposer. Et pourquoi pas, offrir la possibilité d’y faire un doctorat...