Vernissage 5e Incubateur Pixelles : Espresso-Jobs y était!
Céline Gobert
17 février 2017
Carrière
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10 femmes ont participé au 5e Incubateur de Pixelles, dont le vernissage a eu lieu mercredi soir dans les locaux du studio Ludia. Chacune de ces 10 élues a créé un jeu vidéo de A à Z en seulement six semaines! Espresso-Jobs leur a parlé!
Elles sont 10 à avoir été choisies parmi environ 80 candidates pour participer au 5e Incubateur de Pixelles, réservé aux femmes et à celles qui s’identifient comme femmes, explique l’une des coordonnatrices de l’événement, Geneviève Danforth.
Elle-même a participé à l’Incubateur il y a trois ans, avec un jeu top-down, « Lunch time », dans lequel une fille qui habite le quartier du Mile end jette de la nourriture sur les employés d’Ubisoft à l’heure du lunch! Et fait amusant : aujourd’hui, Geneviève travaille chez Ubisoft comme gestionnaire de projets!
« L’objectif est d’aller chercher des femmes qui n’ont jamais fait de jeux. Leurs âges et backgrounds sont variés », indique-t-elle. Pendant six semaines, des mentors et coordinatrices sont venues soutenir les dix participantes. Un programme est également offert à huit autres femmes le samedi. Au total, 18 jeux sont présentés en ce mercredi soir enneigé : des platform games, des jeux d’Histoire, des top-down comme Plants & Zombies, etc.
Selon la game designer Tanya Short, co-fondatrice de l’événement avec Rebecca Cohen-Palacios, l’industrie des jeux vidéos est quelque peu « incomprise » par la population. « Les jeux vidéos sont une forme d’art comme une autre, et il n’y a aucune raison à ce qu’on pense que c’est masculin ou difficile ou réservé aux génies! », lance celle qui a créé sa propre compagnie, KitFox.
Créer n’est pas jouer
Inès Boucherit, 25 ans, ingénieure mécanique junior chez Pageau Morel et associés, n’avait jamais créé de jeux auparavant. « Je trouvais ça intéressant de voir quelle était la mécanique d’un jeu, la programmation. Je voulais aussi développer mon côté artistique en utilisant un moyen technique. » Elle a codé en utilisant Unity, une interface « très particulière », dit-elle, qu’il a fallu appréhender. « Il y a des librairies propres à Unity, même en comprenant la logique de la programmation, on peut être perdu! »
Dans son jeu, résultat d’un travail de près de 40 heures, il faut bouger comme dans une arcade et éviter des obstacles. Il y a un seul niveau, le but est de survivre. « Faire la musique a été plus long que je le pensais, indique-t-elle à Espresso-Jobs. En fait, j’ai pris des extraits audios et je les ai mixés ensemble. »
Inès se réjouit que les femmes commencent à gagner en visibilité dans le milieu. « Des opportunités comme Pixelles permettent à des filles de s’intéresser aux jeux et d’apprendre. Créer des jeux ce n’est pas la même chose que jouer. »
De beaux défis
« Dans le jeu « Bienvenue à Robertville », vous êtes le maire d’une ville, on raconte que vous êtes devenu fou et que votre animal a pris le contrôle!, annonce en riant Amélie Dumont, 35 ans. C’est le genre de jeu humoristique auquel j’aimerais jouer, un jeu d’exploration et de narration qui ne m’ennuie pas. »
Elle nous fait une démonstration : un personnage évolue sur une carte au milieu de maisons, il explore l’environnement, trois fins sont possibles. « J’aime ne pas tout donner tout cuit au joueur », dit celle qui travaille d’ordinaire dans le milieu littéraire, en édition. Coder un jeu en six semaines était donc tout un défi!
Anouck Belthoise, 28 ans, étudiante en jeux vidéo, présente quant à elle un jeu de combat, « Marshmallow Knights », où deux petits marshmallows s’affrontent à l’épée, joueur contre joueur. Le but est de tuer l’adversaire. Ça se joue avec n’importe quelle manette de jeu. « J’aimais l’idée de créer un jeu en six semaines et le principe un peu communautaire de s’entraider. C’est unique comme expérience, de faire son jeu soi-même de A à Z. »
Un peu de politique…
Et il n’y a pas d’âge pour apprendre!, nous lance Maryse Conti, 56 ans, qui travaille dans un organisme communautaire, l’OPDSRM (Organisation Populaire de Défense Sociale de la Région de Montréal). Celle qui a vu « les premiers jeux vidéos » n’a pas hésité à se lancer dans l’aventure!
Elle a ainsi créé un jeu « politique » qui met en scène une manifestante tentant d’échapper aux mots « Austérité » lancés du ciel par un géant Philippe Couillard. Entre chaque « chapitre » du jeu, des parchemins apparaissent à l’écran et présentent des parcours de femmes d’exception comme Marie Curie. « J’aime la façon dont on peut s’exprimer à travers le jeu, ça peut aussi servir d’outils pour différentes plateformes, pour trouver des solutions...»
Enfin, Margot Blanchard, 25 ans, a découvert Pixelles quand elle travaillait pour le festival Montréal Joue. Celle qui termine sa Maîtrise en Histoire à l’UQÀM a suivi le programme proposé le samedi. Le jeu qu’elle a créé est une simulation narrative d’un concert de métal. « C’est très lié à la culture métal. Le but du jeu est d’organiser un bon concert ! (Rires) » Le plus difficile à faire a été le visuel. « J’ai choisi de pixeller des photos pour avoir un visuel rapidement et sans avoir à le dessiner moi-même. »
Selon elle, il n’y a pas beaucoup de modèles féminins dans l’industrie. « On n’a pas de créatrices de jeux vraiment connues. On a beaucoup de femmes dans les postes de direction ou de communication des sociétés, mais moins de créatrices. »
Un événement comme ce soir permet de « créer un système », explique Margot. Selon elle, les femmes présentes aujourd’hui pourront ainsi revenir dans 5 ans et motiver à leur tour d’autres femmes à faire du jeu!
« On se dit alors que c’est possible ! », conclut-elle, enthousiaste.
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