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Elle ne trouvait pas d’emploi en France… parce qu’elle est une femme!
Florence Tison
21 mars 2019
Carrière, TI, Actualités, Portraits
4 minutes à lire
364
Mis à jour le 22 mars 2019
La développeuse back-end senior Diane Agnan a remanié l’organisation de son équipe de développeurs, qui l’a laissé faire avec joie. Ce n’est pas en France que ce serait arrivé.
Diane travaille depuis trois mois pour Turbulent, une entreprise spécialisée dans la création d’outils de communication numérique, plus particulièrement dans le milieu du jeu vidéo et celui de l’éducation.
« Moi en ce moment, je suis du coté jeu vidéo, indique Diane Agnan. Je suis developer back end pour un jeu qui s’appelle Star Citizen, par Cloud Imperium Games. Je fais de la programmation back-end, et j’organise aussi tout ce qui sprint planning pour organiser les tâches en vue de la prochaine période de développement. »
Sprint planning? « Le système de sprint, c’est qu’en plus de faire des tâches, on va les estimer en temps : petite, grande, ou moyenne, » explique la développeuse.
Une petite tâche prend ainsi moins d’un jour, une moyenne de trois à quatre, et une grande cinq. « Tu ne peux pas avoir une petite et une grande tâche lors d’une même semaine, illustre Diane Agnan. Ça marche pas! »
La Française d’origine s’est retrouvée malgré elle à s’occuper de gestion en proposant des changements aux façons de faire chez Turbulent. « Avant, il n’y avait pas en place ce genre d’organisation », explique Diane Agnan, qui est au Québec depuis 10 ans.
« Déjà, la compagnie est cool, j’aime bien, mais je voyais un peu que ce n’était pas super organisé, raconte la développeuse. Ça m’embêtait de me retrouver dans ce genre de compagnie, mais en même temps j’ai bien aimé. »
Ce que Diane a surtout aimé, c’est que Turbulent a été très ouvert à ses suggestions. « C’est une entreprise qui n’est pas bloquée sur les changements technologiques ou organisationnels, se réjouit la développeuse. Ça, c’est assez rare à trouver!»
Tout doucement, Diane a instauré les sprints, et les stand ups : tous les matins, les développeurs se retrouvent et indiquent ce qu’ils ont fait la veille, ce qu’ils feront le jour-même, et s’ils ont des blocages, par exemple « un service connecté qui a besoin d’une mise à jour. Mieux vaut régler ça au plus vite pour que le développement soit fluide! »
À chaque fois que Diane prend une décision, elle la soumet d’abord à ses collègues. « Je veux que toute l’équipe soit d’accord, » insiste la développeuse, qui évite le micro management comme la peste. « Je veux que l’équipe reste complètement autonome et travaille comme des adultes! »
La développeuse tient toutefois à préciser qu’elle n’occupe pas officiellement un poste de chef d’équipe. « Je fais plus de gestion d’outils à mettre en place que manager en tant que tel. Je code plus que j’organise des sprints et tout ça! »
Diane Agnan a étudié l’informatique en France et a terminé sa dernière année de maîtrise en programmation à l’Université de Montréal. Depuis, elle n’a plus quitté le Québec. De toute façon, il lui avait été impossible de trouver un travail en France. C’est d’ailleurs ce qui l’avait poussée à entamer sa maîtrise.
« En France, beaucoup de compagnies refusent d’embaucher des filles entre 25 et 32 ans parce qu’elles pourraient avoir des enfants, » déplore la programmeuse. Selon elle, la question de la famille est toujours posée aux femmes en entrevue. Pas aux hommes.
Si ce n’était que de ça! Diane n’a pas pu se trouver d’emploi en informatique en France avec le diplôme qu’elle avait avant la maîtrise, « l’équivalent du DEC, » souligne-t-elle. « On m’a déjà demandé d’avoir un diplôme supérieur qu’un gars pour le même emploi. »
Parfois, les recruteurs lui faisaient part de leur incrédulité : selon eux, elle était la meilleure candidate pour le poste. Mais le client avait tout de même choisi un homme à sa place. « Les gars ne comprenaient pas pourquoi on préférait d’autres profils que le mien, alors que j’avais d’excellents résultats dans les tests techniques! » se rappelle la programmeuse.
Diane n’a jamais eu de problème au Québec depuis les 10 ans qu’elle y est. « Jamais je n’ai eu de question de mauvais ton, ou du genre “ Est-ce que vous voulez des enfants? ”, souligne Diane. Mon professionnalisme n’a jamais été remis en cause. »
On est contents pour elle! Surtout que maintenant, c’est la programmeuse qui gère, « quelque chose que je n’avais pas prévu du tout! » rigole-t-elle.
Diane travaille depuis trois mois pour Turbulent, une entreprise spécialisée dans la création d’outils de communication numérique, plus particulièrement dans le milieu du jeu vidéo et celui de l’éducation.
« Moi en ce moment, je suis du coté jeu vidéo, indique Diane Agnan. Je suis developer back end pour un jeu qui s’appelle Star Citizen, par Cloud Imperium Games. Je fais de la programmation back-end, et j’organise aussi tout ce qui sprint planning pour organiser les tâches en vue de la prochaine période de développement. »
Sprint planning? « Le système de sprint, c’est qu’en plus de faire des tâches, on va les estimer en temps : petite, grande, ou moyenne, » explique la développeuse.
Une petite tâche prend ainsi moins d’un jour, une moyenne de trois à quatre, et une grande cinq. « Tu ne peux pas avoir une petite et une grande tâche lors d’une même semaine, illustre Diane Agnan. Ça marche pas! »
Star Citizen
Implanter une nouvelle organisation... quand on est soi-même nouvelle
La Française d’origine s’est retrouvée malgré elle à s’occuper de gestion en proposant des changements aux façons de faire chez Turbulent. « Avant, il n’y avait pas en place ce genre d’organisation », explique Diane Agnan, qui est au Québec depuis 10 ans.
« Déjà, la compagnie est cool, j’aime bien, mais je voyais un peu que ce n’était pas super organisé, raconte la développeuse. Ça m’embêtait de me retrouver dans ce genre de compagnie, mais en même temps j’ai bien aimé. »
Ce que Diane a surtout aimé, c’est que Turbulent a été très ouvert à ses suggestions. « C’est une entreprise qui n’est pas bloquée sur les changements technologiques ou organisationnels, se réjouit la développeuse. Ça, c’est assez rare à trouver!»
Tout doucement, Diane a instauré les sprints, et les stand ups : tous les matins, les développeurs se retrouvent et indiquent ce qu’ils ont fait la veille, ce qu’ils feront le jour-même, et s’ils ont des blocages, par exemple « un service connecté qui a besoin d’une mise à jour. Mieux vaut régler ça au plus vite pour que le développement soit fluide! »
À chaque fois que Diane prend une décision, elle la soumet d’abord à ses collègues. « Je veux que toute l’équipe soit d’accord, » insiste la développeuse, qui évite le micro management comme la peste. « Je veux que l’équipe reste complètement autonome et travaille comme des adultes! »
La développeuse tient toutefois à préciser qu’elle n’occupe pas officiellement un poste de chef d’équipe. « Je fais plus de gestion d’outils à mettre en place que manager en tant que tel. Je code plus que j’organise des sprints et tout ça! »
« Est-ce que vous voulez des enfants? »
Diane Agnan a étudié l’informatique en France et a terminé sa dernière année de maîtrise en programmation à l’Université de Montréal. Depuis, elle n’a plus quitté le Québec. De toute façon, il lui avait été impossible de trouver un travail en France. C’est d’ailleurs ce qui l’avait poussée à entamer sa maîtrise.
« En France, beaucoup de compagnies refusent d’embaucher des filles entre 25 et 32 ans parce qu’elles pourraient avoir des enfants, » déplore la programmeuse. Selon elle, la question de la famille est toujours posée aux femmes en entrevue. Pas aux hommes.
Si ce n’était que de ça! Diane n’a pas pu se trouver d’emploi en informatique en France avec le diplôme qu’elle avait avant la maîtrise, « l’équivalent du DEC, » souligne-t-elle. « On m’a déjà demandé d’avoir un diplôme supérieur qu’un gars pour le même emploi. »
Parfois, les recruteurs lui faisaient part de leur incrédulité : selon eux, elle était la meilleure candidate pour le poste. Mais le client avait tout de même choisi un homme à sa place. « Les gars ne comprenaient pas pourquoi on préférait d’autres profils que le mien, alors que j’avais d’excellents résultats dans les tests techniques! » se rappelle la programmeuse.
Diane n’a jamais eu de problème au Québec depuis les 10 ans qu’elle y est. « Jamais je n’ai eu de question de mauvais ton, ou du genre “ Est-ce que vous voulez des enfants? ”, souligne Diane. Mon professionnalisme n’a jamais été remis en cause. »
On est contents pour elle! Surtout que maintenant, c’est la programmeuse qui gère, « quelque chose que je n’avais pas prévu du tout! » rigole-t-elle.
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