Carrière L’entreprise montréalaise qui a le Mojo !

L’entreprise montréalaise qui a le Mojo !

Ashkan Karbasfrooshan


Avec ses quelque 17 millions d’abonnés et 11 milliards de vues, WatchMojo a su se tailler une bonne place dans le monde du divertissement.


Le mois dernier, l’entreprise montréalaise  a signé une entente de partenariat avec la plateforme chinoise Weibo. Elle s’occupera de diffuser le contenu occidental à travers leur propre plateforme, puisque YouTube est bloqué en Chine.


WatchMojo a le vent dans les voiles et comme le dit son fondateur et président, Ashkan Karbasfrooshan, l’entreprise est en mode embauche...


10e plus grande chaîne YouTube au pays


Avec un petit coussin d’argent en banque, Ashkan Karbasfrooshan a décidé en 2006 de fonder avec sa femme Christine Voulieris et un ami de confiance, Raphaël Daigneault, WatchMojo.


Aujourd’hui, la société montréalaise est la 10e plus grande chaine YouTube au Canada.


Les quartiers généraux de WatchMojo sont situés au dernier étage d’un immeuble du boulevard Saint-Laurent. Pour y accéder, vous avez le choix : les escaliers ou un vieil ascenseur. D’un côté, vous avez une vue imprenable du Mont-Royal. D’un autre, vous pouvez apercevoir la porte ouverte du bureau du PDG de 40 ans, du big boss. On s’y installe et l’entrevue commence.


Ashkan Karbasfrooshan  a quitté l’Iran à l’âge de trois ans, en raison de la guerre contre le pays voisin, l’Irak, pour s’établir en Espagne. Son père travaillait pour l’ambassade iranienne. Que fait-il maintenant à Montréal ? « Mon père aimait bien l’idée que ses enfants puissent parler espagnol, anglais, mais aussi français », dit-il.


Le noyau dur de WatchMojo est toujours le même 12 ans plus tard. Karbasfrooshan affirme, entre deux rires, qu’il faut un esprit particulier pour vouloir travailler avec sa femme. Au trio de départ, se sont ajoutés deux autres personnes qu’il considère aussi comme étant les fondateurs de la plateforme. Appelons-les les Fab 5.


Leur public cible ? « C’est essentiellement les hommes entre 18 et 34 ans des États-Unis. Pourquoi « des États-Unis » ? Simplement parce que leur plus gros marché est américain. Ensuite vient l’Angleterre, le Canada et l’Australie.


« On a démarré WatchMojo Español qui est devenue le deuxième plus grand marché après nos voisins du sud », ajoute-t-il, avec fierté. Le divertissement (télévision, cinéma, musique, etc.) et la Pop culture sont les thèmes principaux de la plateforme montréalaise. Leur slogan initial : « Inform and Entertain ». Informer et divertir.


À l’époque, le Fab 5 sont les seuls employés de la compagnie et font tout eux-mêmes. Ils seront dix en 2010.  Deux ans plus tard, ils mettent l’accent sur leurs chaines YouTube et passent à 30 employés. Aujourd’hui, dans les bureaux de Montréal seulement, ils sont une soixantaine.


Une question s’impose : est-ce que YouTube joue un rôle important au sein de votre compagnie ?


« Oui ! Comme je dis toujours, WatchMojo est une maison que YouTube a bâtie. Nous étions sur plusieurs plateformes, comme AOL, MSN ou Yahoo!, mais ils nous ont propulsé », précise le diplômé de la John Molson School Business de l’Université Concordia.


Parlons business…




  • Combien rapporte la compagnie ?

  • Combien, d’après vous?

  • J’vais faire comme dans The Price is Right et je dirais un dollar. (rires)

  • C’est entre un million et 100 millions (rires). Pour être honnête, on est beaucoup plus près des quelques millions. Tu dois te servir de YouTube comme levier pour percer.


WatchMojo a un modèle d’affaires « assez simple », pour reprendre l’expression de Ashkan. Entre 2006 et 2012, ils ont produit une large bibliothèque de contenus dans laquelle des compagnies de médias payaient une licence pour y avoir accès, pour quelques milliers de dollars. Aujourd’hui, YouTube met de la publicité dans leurs contenus ou WatchMojo s’en charge elle-même et ils finissent par partager les revenus.


« Constamment à la recherche de nouvelles personnes »


Si vous désirez travailler pour WatchMojo, le PDG lui-même affirme qu’ils sont toujours à la recherche d’employés.


« C’est drôle, parce qu’il y a beaucoup d’employés qui envoyaient leur CV pour un poste quelconque, alors qu’il n’y avait pas d’annonces. On réussissait à leur trouver un petit quelque chose », dit le père de deux fillettes.


Selon Karbasfrooshan, le profil type du candidat potentiel dépend du poste disponible. « Ça peut sonner ironique, mais la jeunesse et le manque d’expérience est un atout, confie-t-il. Un jeune œil est essentiel dans le monde du divertissement. »


En revanche, il avoue qu’il emploie des personnes ayant plus de 25 ans d’expérience, « car nous avons besoin de leur expertise et de leur réputation ».




  • Êtes-vous près de vos employés ?

  • Ma porte est toujours ouverte ! J’aime bien faire des blagues, leur poser des questions, discuter lorsque c’est possible. Souvent, les employés sont surpris de ma transparence. N’importe qui peut venir me voir et je suis là pour les écouter.