La gratuité est une pratique mortelle pour les concepteurs et les studios indépendants de l’industrie des jeux vidéo, dit notre chroniqueur...
Quand nous étions plus jeunes, nous devions absolument nous rendre au magasin pour acheter à gros prix nos jeux vidéo. (Bonjour, nostalgie !) Mais Internet a tout changé. L’App Store, apparu il y a 10 ans, et le Google Play Store nous permettent maintenant de télécharger des jeux et des applications mobiles n’importe où ! Et, en plus, ces produits numériques sont souvent gratuits. Bonne nouvelle ? Non, pas pour les concepteurs et les studios indépendants.
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Jeux gratuits : les gros noms de l’industrie avantagés
Si vous jetez un coup d’œil au palmarès des jeux gratuits, vous trouverez principalement les gros acteurs de l’industrie à son sommet. EA, King, Supercell, Rovio… Pourquoi ? Parce qu’ils dépensent des fortunes en analyse marketing, en publicité, et même en psychologie ! Les grands studios possèdent les ressources en ce sens. Ils sont aussi capables d’acheter de la publicité partout dans le monde. Certains vont jusqu’à produire des émissions télé ou des films mettant en vedette leur jeu (ex. : Candy Crush, Angry Birds…).
Quel est leur objectif ? Vendre des produits dérivés virtuels ou réels (parties ou tableaux supplémentaires, argent, personnages et accessoires virtuels, jouets, vêtements…). Est-ce que tout cela est accessible aux petits joueurs de l’industrie ? Non. Ou si peu ! En ce sens, les studios indépendants ne peuvent pas rivaliser avec les géants.
Jeux gratuits : une offre trop grande
Le marché des jeux vidéo et des applications mobiles est submergé de nouvelles offres gratuites tous les jours. Il devient de plus en plus difficile pour les studios indépendants de tirer leur épingle du jeu.
Prenons, par exemple, notre deuxième bébé Tiny Derby, qui est téléchargeable gratuitement sur Google Play Store et App Store. Bien qu’il ait reçu l’appui de la critique (il a même gagné un prix Numix !), il n’a pas été découvert par le public. Il est passé inaperçu, notamment parce que la concurrence est féroce et plurielle. Les revenus engendrés par Tiny Derby nous ont beaucoup déçus.
De toute évidence, faire un bon et beau jeu vidéo ne suffit plus.
Jeux gratuits : une pratique mortelle
Chez Triple Boris, nous constatons avec regret que le marché actuel impose la gratuité. Pourtant, nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une pratique mortelle pour les petits acteurs de l’industrie.
Comme consommateurs, nous devrions comprendre qu’il est normal de payer pour obtenir un bien ou un service. Nous devrions reconnaître que concevoir un jeu vidéo coûte de l’argent (création, production et distribution) au même titre qu’un autre produit. Et quand nous achetons un jeu local, nous aidons des talents d’ici en leur donnant de l’emploi.
Le but de Triple Boris est de créer des jeux à la fois beaux et intelligents en observant son éthique et ses valeurs fondamentales, comme le respect, la qualité et la créativité.
En d’autres mots, nous croyons que les jeux gratuits sont une mauvaise bonne idée pour l’industrie. Partagez-vous notre opinion ?
Simon
simon@tripleboris.com
Vétéran du développement de jeux vidéo au Québec, Simon Dansereau est le président de Triple Boris, un studio de développement indépendant spécialisé en jeux vidéo et applications mobiles fondé en 2014. Il possède plus de 15 ans d’expérience et a occupé des fonctions clés chez EA et chez Ubisoft.
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