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Oui, on peut se faire espionner par sa webcam
Florence Tison
15 juillet 2020
Web
4 minutes à lire
2 515
La caméra d’un ordinateur (et son micro!) peuvent facilement tomber sous le contrôle d’un hacker. Six conseils pour se protéger.
En 2016, une photo de Mark Zuckerberg enflammait la twittosphère. La webcam et le microphone de l’ordinateur portable du PDG de Facebook y étaient couverts de ruban adhésif opaque.
Deux mois plus tard, l’ancien patron du FBI James Comey conseillait lui aussi de couvrir sa webcam, habitude qu’il a lui-même prise en suivant l’exemple « d’une personne beaucoup plus intelligente » que lui au FBI.
Leur but : empêcher un pirate éventuel de les espionner par la webcam ou le microphone de l’ordinateur.
Peut-on vraiment se faire espionner par sa propre webcam? Nous avons posé la question à Jean Privat, professeur au département d’informatique de l’UQAM.
« Ce qui était vrai en 2016 l'est toujours aujourd'hui », estime Jean Privat, qui nuance toutefois : « Le risque auquel s'exposent les victimes potentielles est difficile à quantifier. »
« Par exemple, poursuit le professeur, les gens d'influence et de pouvoir comme le directeur du FBI ou Mark Zuckerberg sont clairement des cibles potentielles plus intéressantes que le Québécois moyen, mais rien n'empêche les pirates, entreprises et États-nations peu scrupuleux de tenter d'espionner en masse un peu tout le monde. »
Le cyberespionnage de masse est effectivement au goût du jour. La semaine dernière, Google révélait le tour de force de hackers qui ont réussi à prendre le contrôle de tous les iPhones surfant sur un site piraté.
Nos webcams et nos micros sont aussi à risque.
Des failles dans des applications utilisant la caméra peuvent être utilisées par des hackers, comme on l’a vu en juillet avec Zoom. L’application de visioconférence pouvait malgré elle permettre à des pirates d’utiliser la webcam à leur guise. Plus de 175 000 entreprises ont été exposées à la menace en ligne, que Zoom a réglée avec une patch d’urgence.
En 2017, Mashable relatait l’histoire d’un pro de la cybersécurité qui a découvert un virus vieux de 13 ans qui permettait à son créateur de regarder monsieur-madame tout le monde via leur webcam.
« Un hacker a créé ça pour espionner les utilisateurs probablement pour des raisons perverses, » en disait le spécialiste.
Ça donne froid dans le dos! Surtout que la menace numérique peut venir de très près de nous, et même d’un proche.
« Pour donner une idée de qui a la capacité de compromettre les ordinateurs et téléphones, on peut citer les fabricants de logiciels et de matériel, les État-nations, les employeurs, les
membres de sa famille, etc. », énumère le professeur Jean Privat.
Pour éviter de se faire espionner via sa webcam, l’entreprise d’antivirus AVG a quelques conseils, dont celui que nous ont déjà donné Mark Zuckerberg et James Comey : un bout de ruban adhésif sur sa webcam.
1. Couvrir sa webcam, ou la désactiver lorsqu’on ne l’utilise pas.
2. Installer un antivirus muni d’un pare-feu à jour.
3. N’utiliser sa webcam qu’en connection internet sécurisée.
4. Mettre régulièrement à jour son système d’exploitation, son navigateur et ses logiciels.
5. Ne pas cliquer sur des liens suspicieux ou converser en ligne avec des inconnus.
6. Se méfier des faux courriels qui semblent avoir été envoyés de sources fiables, mais qui vous demandent de télécharger un fichier, cliquer sur un lien ou révéler des informations personnelles.
« Même si le risque est réel, il est difficilement quantifiable, rappelle le professeur Jean Privat, or le coût (en temps, en ressources et en inconvénients) du ruban sur sa
webcam est clairement acceptable. »
« Toutefois, le piège à éviter ici est d'avoir un faux sentiment de sécurité », insiste le professeur. « Ce n'est pas parce qu'il y a du ruban sur la webcam que les espions sont bloqués. »
En effet, si un pirate parvient à avoir accès à la webcam d’un ordinateur ou même d’un téléphone, il est plus que probable qu’il puisse aussi mettre la main sur :
• toutes les informations stockées;
• les coordonnées GPS;
• toutes les saisies claviers;
• toutes les conversations via le microphone.
« Avec un microphone, il n'y a pas vraiment d'astuce équivalente et aussi efficace que le ruban adhésif sur la webcam, » conclut Jean Privat.
En 2016, une photo de Mark Zuckerberg enflammait la twittosphère. La webcam et le microphone de l’ordinateur portable du PDG de Facebook y étaient couverts de ruban adhésif opaque.
Source : Twitter.
Deux mois plus tard, l’ancien patron du FBI James Comey conseillait lui aussi de couvrir sa webcam, habitude qu’il a lui-même prise en suivant l’exemple « d’une personne beaucoup plus intelligente » que lui au FBI.
Leur but : empêcher un pirate éventuel de les espionner par la webcam ou le microphone de l’ordinateur.
Peut-on vraiment se faire espionner par sa propre webcam? Nous avons posé la question à Jean Privat, professeur au département d’informatique de l’UQAM.
« Ce qui était vrai en 2016 l'est toujours aujourd'hui », estime Jean Privat, qui nuance toutefois : « Le risque auquel s'exposent les victimes potentielles est difficile à quantifier. »
« Par exemple, poursuit le professeur, les gens d'influence et de pouvoir comme le directeur du FBI ou Mark Zuckerberg sont clairement des cibles potentielles plus intéressantes que le Québécois moyen, mais rien n'empêche les pirates, entreprises et États-nations peu scrupuleux de tenter d'espionner en masse un peu tout le monde. »
Espionnage de masse... et proches mal intentionnés
Le cyberespionnage de masse est effectivement au goût du jour. La semaine dernière, Google révélait le tour de force de hackers qui ont réussi à prendre le contrôle de tous les iPhones surfant sur un site piraté.
Nos webcams et nos micros sont aussi à risque.
Des failles dans des applications utilisant la caméra peuvent être utilisées par des hackers, comme on l’a vu en juillet avec Zoom. L’application de visioconférence pouvait malgré elle permettre à des pirates d’utiliser la webcam à leur guise. Plus de 175 000 entreprises ont été exposées à la menace en ligne, que Zoom a réglée avec une patch d’urgence.
En 2017, Mashable relatait l’histoire d’un pro de la cybersécurité qui a découvert un virus vieux de 13 ans qui permettait à son créateur de regarder monsieur-madame tout le monde via leur webcam.
« Un hacker a créé ça pour espionner les utilisateurs probablement pour des raisons perverses, » en disait le spécialiste.
Ça donne froid dans le dos! Surtout que la menace numérique peut venir de très près de nous, et même d’un proche.
« Pour donner une idée de qui a la capacité de compromettre les ordinateurs et téléphones, on peut citer les fabricants de logiciels et de matériel, les État-nations, les employeurs, les
membres de sa famille, etc. », énumère le professeur Jean Privat.
6 conseils pour se protéger
Pour éviter de se faire espionner via sa webcam, l’entreprise d’antivirus AVG a quelques conseils, dont celui que nous ont déjà donné Mark Zuckerberg et James Comey : un bout de ruban adhésif sur sa webcam.
1. Couvrir sa webcam, ou la désactiver lorsqu’on ne l’utilise pas.
2. Installer un antivirus muni d’un pare-feu à jour.
3. N’utiliser sa webcam qu’en connection internet sécurisée.
4. Mettre régulièrement à jour son système d’exploitation, son navigateur et ses logiciels.
5. Ne pas cliquer sur des liens suspicieux ou converser en ligne avec des inconnus.
6. Se méfier des faux courriels qui semblent avoir été envoyés de sources fiables, mais qui vous demandent de télécharger un fichier, cliquer sur un lien ou révéler des informations personnelles.
« Même si le risque est réel, il est difficilement quantifiable, rappelle le professeur Jean Privat, or le coût (en temps, en ressources et en inconvénients) du ruban sur sa
webcam est clairement acceptable. »
« Toutefois, le piège à éviter ici est d'avoir un faux sentiment de sécurité », insiste le professeur. « Ce n'est pas parce qu'il y a du ruban sur la webcam que les espions sont bloqués. »
En effet, si un pirate parvient à avoir accès à la webcam d’un ordinateur ou même d’un téléphone, il est plus que probable qu’il puisse aussi mettre la main sur :
• toutes les informations stockées;
• les coordonnées GPS;
• toutes les saisies claviers;
• toutes les conversations via le microphone.
« Avec un microphone, il n'y a pas vraiment d'astuce équivalente et aussi efficace que le ruban adhésif sur la webcam, » conclut Jean Privat.
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