Carrière David&Goliath: virage vers le commerce électronique

David&Goliath: virage vers le commerce électronique

Bachir Saouaf


Lorsqu’on dirige une entreprise, il est primordial de ne jamais perdre de vue que l’on travaille avec des humains et il faut les écouter, fait valoir Bachir Saouaf, le co-fondateur de l’agence David&Goliath.


Bachir Saouaf est maintenant président de l’agence de communication, marketing et Web David&Goliath, qu’il a lui-même fondée il y a plus de 20 ans avec sa femme Carole Leduc, après des études en marketing à HEC Montréal. Il gère maintenant une douzaine d’employés et a lancé récemment une plateforme de commerce électronique.


Son équipe devrait s’aggrandir dans les prochains mois, avec l’embauche de gestionnaires de projets, de programmeurs front-end, de coordonnateurs et de designers web.


Dans quel contexte avez-vous fondé David&Goliath ?


J'avais identifié un marché, une niche que je trouvais prometteuse. À l'époque, en 1997, on a lancé la compagnie en faisant des designs de cartes de Noël, des calendriers et des objets promotionnels et on faisait beaucoup de design graphique et de branding sur mesure pour différentes entreprises. Très vite, on s'est fait une spécialité dans l'exportation, donc d’aider les entreprises d'ici à se faire une place sur le marché américain. Nous-mêmes, nous sommes allés chercher plusieurs clients aux Etats-Unis de cette façon dès les premières années.


Et en quoi se spécialise l’entreprise aujourd’hui?


Le branding et le design graphique, c'est encore notre élément fort aujourd'hui. Et récemment, on a développé une plateforme de commerce électronique, Heroshop, qu'on commence à mettre en marché. C'est la seule plateforme dans sa catégorie qui permet de faire des fonctions avancées de personnalisation et d'automatisation marketing de manière intégrée. Concrètement, si vous allez dans une boutique de vêtements et que vous achetez souvent une même marque et une certaine taille, quand vous allez sur le site web, on vous reconnaitra et on va vous montrer des produits que vous êtes le plus susceptible de vouloir acheter, seulement s'ils sont disponibles en stock dans votre taille.


En 20 ans, le marketing et le web ont évolué. À quels changements avez-vous dû faire face ?


En 2008, il y a eu la crise économique. Jusque là, nos clients ne cherchaient pas vraiment à changer leurs habitudes. À ce moment, le web, c'était quelque chose de relativement secondaire pour plusieurs d'entre eux. Il fallait qu'on insiste. La crise économique a été en quelque sorte un facteur catalysant. Ça a accéléré à ce moment-là. Des clients qui pouvaient imprimer 300 000 catalogues par mois ou par saison, tout à coup, ont décidé de rendre cette information-là disponible sur internet et d'en imprimer seulement la moitié. Aujourd'hui, ce sont tous des clients qui font des catalogues électroniques.


En tant que président, à quoi ressemblent vos journées ?


Présentement, je fais évoluer mon poste pour être de moins en moins impliqué dans le day to day et davantage à l'extérieur pour rencontrer des gens et faire du développement des affaires, faire connaitre nos services. Je reste quand même impliqué avec l'équipe de manière générale. Mais c'est elle qui prend le lead aujourd'hui. On se rencontre, on discute d'un projet, d'une idée, d'une direction, et souvent la décision se prend de manière collégiale. Ensuite, je m'assure que l'application soit faite par l'équipe et moi, je rencontre surtout des clients potentiels, je fais des présentations, je prépare des solutions.


Quelles qualités sont nécessaires pour diriger une entreprise ?


Une des bonnes qualités, c'est d'être conscient qu'on travaille avec des gens, pas des numéros, pas des outils, pas des machines. Il faut les écouter, savoir comprendre qu'ils ont des points de vue différents des nôtres et que ce n'est pas parce qu’untel est différent qu'il est moins bon ou meilleur. Il faut savoir écouter même quand ça nous fait mal ou qu'on est convaincu du contraire. Des fois, plus on est convaincu qu'on a raison, plus on se rend compte en bout de ligne qu'on a tort. Il ne faut pas penser qu'on a la vérité infuse.


Que regardez-vous chez un candidat lors d’une embauche ?


En parlant avec la personne, je regarde si de manière générale j'ai du plaisir à discuter avec elle et je me demande si c'est une personne avec qui j'aurais du plaisir à travailler. Deuxième élément, je vais évaluer ses connaissances techniques, en lui posant les questions pertinentes. Si c'est quelqu'un qui va travailler dans le domaine d'expertise d’une autre personne de l'équipe, c'est cette dernière qui posera les questions nécessaires.


Est-ce que votre équipe sera amenée à grossir avec le développement de Heroshop ?


Avec le lancement de la plateforme Heroshop, on s'attend à ce que l'équipe s'agrandisse plus rapidement dans les prochains six mois à un an. Je vais avoir besoin éventuellement de gestionnaires de projets, de programmeurs front-end, de coordonnateurs et de designers web.