Carrière Être scénographe chez Triotech: c’est comment?

Être scénographe chez Triotech: c’est comment?

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Mylène Chabrol, jeune française de 30 ans, n'avait pas imaginé, lorsqu'elle s'est lancée dans ses études de cinéma d'animation, qu'elle allait atterrir à Montréal...

Après avoir travaillé de contrats en contrats, Mylène Chabrol a intégré Triotech où depuis plus de deux ans, elle travaille en tant que scénographe.


Elle installe des décors et crée des ambiances pour les expériences immersives que propose l'entreprise à ses clients.


Triotech est une entreprise de création d'attractions interactives qui est située sur la rue Jeanne-Mance, dans le Mile-Ex, et qui compte environ 200 employés.


Mais son parcours commence en France, à Lille. Après ses études en arts appliqués, Mylène passe un diplôme des métiers d'arts en cinéma d'animation à Roubaix, toujours dans le nord de la France. C’est parce qu’elle voulait travailler sur l’imaginaire qu’elle a choisi cette voie.


Une voie qui ne lui correspond finalement pas: « je me suis rendue compte que c'était surtout tourner des pages et dessiner les mouvements d'un personnage », résume-t-elle. Mylène aimerait mieux partager ses idées avec des gens plutôt que de se tourner vers un métier qu'elle aurait exercé un peu toute seule dans son coin. Pourquoi pas se lancer dans la scénographie alors ? « Il est clair que c’est cette expérience avec la maquette qui m’a poussée à me diriger vers la scénographie. En tant que scénographe on doit souvent se raconter des histoires en imaginant les acteurs se promener dans l’univers que l’on vient de créer, avant de passer à la construction du décor ».


Sa réflexion lui prend bien un an. Le temps de voguer de petits boulots en petits boulots, tout en regardant un peu sur internet, où elle pouvait trouver une école à son goût. Les Gobelins à Paris, l'École des beaux arts à Strasbourg, l'École nationale de théâtre à Montréal…



D’abord la maquette


C'est pour cette dernière option que Mylène a un coup de coeur. Pour y être retenue, elle doit passer une série d'étapes. Notamment celle de la maquette. « Comme je n'étais pas sur place, j'ai dû l'envoyer par avion… J'avais fait les décors, les éclairages et les costumes de la pièce Antigone », raconte-t-elle.


Mylène est sélectionnée et passe avec 16 autres candidats retenus des entretiens. La jeune femme, qui a alors seulement 19 ans, traverse l'Atlantique pour passer quatre jours à Montréal, accompagné par son père.


« Lorsque j'ai visité l'école, j'ai réalisé combien c'était un monde à part. Lors de l'entretien, j'étais venue avec mon book, mais aussi un costume de monstre noir que j'avais fait et que j'ai revêtu devant les trois membres du jury. Ils étaient morts de rire », se souvient-elle.


Son culot et sa motivation paient, puisqu'elle fait finalement partie des heureux élus. « J'étais super contente. Mes parents un peu moins », plaisante-t-elle.


La Lilloise laisse ainsi tomber l'animation sans pour autant s'en éloigner tant que ça : « au lieu de créer de l'animation en 2D on invente aussi des personnages au théâtre. En tant que scénographe on doit souvent se raconter des histoires en imaginant les acteurs se promener dans l’univers que l’on vient de créer, avant de passer à la construction du décor », détaille la scénographe. Un métier qu'elle apprend pendant trois ans, dans cette école qu'elle a adorée.


« C'était un mélange de l'école du film Fame et d'une grande famille. Je suis arrivée ici toute seule, je ne connaissais personne et j'ai côtoyé des gens qui sont devenus une sorte de famille », décrit-elle.


À la sortie de l'école, elle fait partie des deux étudiants sélectionnés pour collaborer à la création d'un opéra avec l'Atelier lyrique de Montréal.


Puis, elle se lance. De contacts en contacts, de fil en aiguille, elle décroche des contrats. « C'était excitant et fantastique, mais je voulais passer à autre chose », confie-t-elle.


Elle a alors postulé à une offre de scénographe à Triotech. « Je voulais me diriger un peu vers les nouvelles technologies, voir de nouvelles manières de travailler, explorer de nouveaux médias », dit Mylène.


La jeune femme fait en tout cas mouche lors de son entretien d'embauche. « J'avais trois jours pour créer un projet, mais je crois que ce sont surtout mes projets personnels qui ont convaincu le recruteur », explique-t-elle. Avec le recul, elle assure que pour sortir du lot lors d'un entretien, il faut bien connaître ses forces car cela sert à se vendre.


Aujourd'hui, son défi est plutôt de vendre une animation immersive dans laquelle les éléments techniques seront cachés du grand public. Le tout, dans une jeune entreprise qui lui donne l'impression que « tout est possible ».


Sa plus récente attraction interactive inspirée de la populaire série télévisée Fear the Walking Dead sera installée dans les prochains jours de façon permanente sur Fremont Street à Las Vegas. « Une animation entre le jeu 3D, la maison hantée et le jeu d'évasion », définit Mylène Chabrol.