Le bonheur se trouve-t-il chez GSOFT?
Céline Gobert
31 mars 2017
Carrière
7 minutes à lire
1 442
Chaque mois, entre 500 et 700 personnes envoient leur CV chez GSOFT espérant faire partie de cette PME québécoise vedette des TI. Et si c’était vous? Espresso-jobs a rencontré le PDG...
Quand il a ouvert le premier bureau de GSOFT en avril 2008, Simon De Baene, président de la firme, était âgé de 22 ans et n’avait qu’une idée en tête: faire souffler un vent de fraîcheur sur le secteur québécois des technologies de l’information.
Mission accomplie quelques années plus tard : l’entreprise GSOFT vient d’être nommée sur la liste du Canadian Business des compagnies les mieux gérées en 2017.
En plus d’employer 200 professionnels, GSOFT atteint désormais un chiffre d’affaires... de plus de 45 M$! C’est la consécration! Les logiciels conçus par la firme sont maintenant utilisés par plus de 15 000 organisations dans 110 pays différents!
Espresso-jobs s’est entretenu avec Simon De Baene.
Espresso-Jobs: Quels défis implique une telle croissance en 11 ans pour un entrepreneur?
Simon De Baene : Pour nous, ça a toujours été de garder la culture de GSOFT aussi forte, peu importe le nombre d’employés. Notre succès est venu de la culture d’entreprise qu’on a réussi à bâtir. La croissance fait qu’il y a plus de gens qui se rajoutent autour du projet, et le plus grand défi est de garder la même culture, malgré qu’il y ait plus de monde. Il est important de s’assurer que la vision de GSOFT reste hyper claire pour tout le monde, que nos décisions restent alignées avec nos valeurs. Ça prend de l’innovation, des idées. Il faut parfois préférer être en mode «créer de la nouveauté» plutôt qu’en mode «maintenir les succès» qu’on a tendance à adopter quand on rencontre du succès avec un type précis de produits.
C’est quoi la vision GSOFT? L’esprit GSOFT?
On essaie d’avoir un impact positif sur la vie des gens au travail. En 2010, on a compris que le bonheur au travail, c’est la clé du succès. De 2006 à 2010, on avait du succès mais le jour où l’on a compris que ce sont les gens qui font une différence, c’est le jour où les choses ont commencé à aller vraiment, vraiment bien. Les jeunes entrepreneurs se doivent de comprendre ça. Ce n’est pas toujours facile de voir la valeur d’investir beaucoup de temps et d’argent dans les gens qui t’entourent car c’est du long terme, et les entrepreneurs sont souvent «court terme».
Quelles sont les stratégies que vous avez mis en oeuvre?
Les gens parlent beaucoup des fameux «perks» de GSOFT comme les vacances illimitées ou les voyages que l’on fait mais les gens oublient que ce n’est pas ça qui fait que tu as une culture exceptionnelle. Ça revient à des éléments qui sont souvent très négligés mais hyper accessibles: donner du feedback, donner de la reconnaissance, célébrer les victoires en équipe, aller chercher des défis que les gens ont envie de faire, embaucher des game-players… Les game-players, ça aime travailler avec d’autres game-players. On fait très attention au recrutement ici. Ce qu’on offre, comme les voyages, les déjeuners, les dîners, ou le café, on les offre car on a les moyens de les offrir mais ça n’a pas toujours été le cas. Et tout le reste, ce sont des choses très accessibles qui, selon moi, ont fait toute la différence.
Quand vous avez commencé vous disiez que vous vouliez apporter «un vent de fraîcheur au secteur québécois des TI». Comment vous êtes-vous positionné durant toutes ces années par rapport à la concurrence?
Tout d’abord en décidant d’être une entreprise très humaine. On a essayé de ne pas faire comme les autres. On peut parfois avoir tendance à rentrer dans un marché et d’en suivre les règles, mais GSOFT a toujours été l’entreprise qui respecte «plus ou moins» les règles sans trop se marginaliser. On essaie de faire différemment… sans être trop à l’écart. Et bizarrement, quand tu fais ça, tu te distingues, tu te différencies. Quand on a démarré en 2006, les TI n’étaient pas aussi sexy qu’elles ne le sont aujourd’hui. On s’en rend moins compte aujourd’hui car c’est super cool, on a tous écouté le film The Social Network sur Facebook et tout le monde veut aller là-dedans. Donc à l’époque, il y avait beaucoup de changements à apporter…
C’est un marché qui est devenu beaucoup plus compétitif aussi…
Oui, c’est très compétitif sur plusieurs plans. Mais pour nous, c’est d’embaucher les meilleurs dans le domaine, au-delà du compétitif en termes de marché. De là l’importance de créer des environnements professionnels qui sont excellents et qui donnent envie aux gens de venir travailler chaque matin. Pour être très honnête, on ne le fait pas nécessairement pour recruter. On le fait car on a envie de le créer cet environnement-là. Et ça fait en sorte que les gens ont envie de venir travailler ici. Et maintenant, on reçoit entre 500 et 700 CV par mois. C’est beaucoup de travail pour notre équipe de recrutement!
Et comment recrutez-vous les meilleurs candidats?
D’abord, ça part d’une volonté de ne pas sauter d’étapes, et de ne pas être opportunistes dans notre recrutement. Ne pas recruter le premier venu car il y a un projet super important qui doit partir la semaine d’après. On a fait cette erreur plusieurs fois dans notre histoire. À court terme, c’est une solution, mais sur le long terme tu te retrouves avec des gens qui ne partagent pas forcément la mission de l’organisation, ce qui peut être très nocif pour les autres employés de l’organisation.
Que doit avoir un candidat pour vous convaincre au-delà des compétences techniques?
Cette personne doit avoir envie d’apporter un vent de changement et de contribuer à cette révolution du monde du travail qu’on essaie de faire ici à partir de nos bureaux de Montréal. On essaie de changer cet univers-là qui empoisonne encore la vie de beaucoup trop de gens. Ça part de là. Après, si la personne veut travailler en ingénierie, il faut qu’elle soit passionnée par ce domaine-là, qu’elle ait envie de se dépasser et de pousser la technologie jusqu’au «edge», mais des gens qui sont bons dans des choses y’en a beaucoup. Ce qui compte vraiment, c’est «est-ce que cette personne a vraiment envie de contribuer à la mission de GSOFT?» C’est aussi important pour moi que l’expertise.
Comment décririez-vous votre style de leadership?
Je pense qu’il est beaucoup axé sur l’authenticité. Je suis moi, et je vais rester moi pour tout le temps. Et je n’ai pas peur de m’impliquer dans tout ce qui se passe dans l’organisation. Chaque jour, pour moi, est une énorme chance de pouvoir vivre ce que je vis. Je me pince régulièrement pour être sûr que ce que je vis est la réalité. En restant connecté comme ça, accessible, c’est ce qui fait que les gens continuent à croire en moi et en ce que j’essaie d’apporter. Mais c’est difficile de parler de soi…
C’est quoi un bon leader selon vous?
L’authenticité pour moi est primordiale. Il faut aussi avoir une capacité à articuler une mission et être un bon communicateur pour que les gens se rassemblent autour du projet. C’est trop facile de s’enfermer dans son projet et de ne pas en parler aux gens autour de soi.
Qu’est-ce qui vous passionne dans l’univers des TI?
Ce qui me rend complètement fou, c’est de prendre une idée très simple, qui part de très loin dans la tête, et d’arriver à la matérialiser en bâtissant des logiciels qui vont faire que quelqu’un à l’autre bout du monde va prendre son portefeuille, sortir sa carte de crédit et acheter un produit qui initialement était un simple idée. Je trouve ça fou!
Ici, il y a des gens et des laptops, et ce que j’aime c’est de me dire que juste avec nos têtes et nos laptops, on peut être partout dans le monde, sur une plage en Thaïlande, à Bali ou au bureau ici, et on est capable de faire d’une idée quelque chose qui crée une émotion forte chez l’utilisateur, au point que la personne est prête à l’acheter. Ça m’a toujours fasciné. C’est aussi pour ça qu’on a développé une nouvelle division d’innovation, comme une sorte de petit incubateur interne, qui va vraiment permettre à tout le monde de pouvoir contribuer au futur de G-SOFT! On se demande comment faire pour être encore pertinents dans 25 ans. Nous ne prenons pas nos succès pour acquis!
Nom de l’entreprise: GSOFT, fondée en 2006 Expertise: Conception de logiciels sur mesure pour entreprises. Connu pour : Officevibe, qui permet aux gestionnaires de mesurer la satisfaction et l’engagement des employés en temps réel, et Sharegate, qui aide des milliers de professionnels en TI à gérer, migrer et sécuriser leur environnement SharePoint et Office 365. Nombre d’employés : environ 200. Chiffres d’affaires: 45M$ par an. Dernières destinations de voyages en équipe : Varadero, Punta Cana, Miami, New York et Las Vegas. Carrières possibles : Développeurs, spécialistes des ventes, scrum master, etc. |
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