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Mon métier? Testeur de jeux vidéo!
Apolline Caron-Ottavi
13 mars 2019
Carrière, Web
6 minutes à lire
813
Jouer toute la journée en étant payé : votre rêve? Oui, mais attention, il y a tout de même des choses à savoir sur ce métier!
Arnaud Badei, 30 ans, est actuellement chef d’équipe de test de jeu vidéo chez GlobalStep, une compagnie qui propose des services de sous-traitance dans le domaine des jeux vidéo.
Le testeur de jeu vidéo (le titre du poste est souvent en anglais, avec des variations selon les compagnies : development tester, functionnal game tester, etc), est celui qui va s’assurer que tout fonctionne dans le jeu. Il est en quelque sorte le premier joueur, et doit penser à tous les joueurs qui vont suivre, aussi différents soient-ils les uns des autres.
Employé chez GlobalStep, Arnaud est donc mandaté chez différents clients. Sa dernière mission? Gérer une équipe d’environ dix testeurs chez Ubisoft sur le jeu Rainbow Six Siege. Son travail est celui d’un manager : faire les plannings, répartir les tâches... Avant d’arriver là, Arnaud est bien sûr passé par le poste de testeur. Retour sur son parcours.
« J’ai commencé à jouer très jeune. Mon parrain m’a offert la toute première Nintendo. Je devais avoir trois ans! Mais j’ai commencé à avoir vraiment du plaisir à jouer un peu plus tard. Vers sept ou huit ans j’écrivais mes propres histoires de jeux vidéo », raconte Arnaud.
Celui qui a conçu son premier jeu de plateau à 12 ans s’est tout naturellement dirigé vers des études d’informatique. C’est là qu’il a appris à utiliser les moteurs de jeu pour programmer ses propres essais de jeux, mettre ses idées en prototypes, résoudre les faiblesses…
Son orientation suivante allait de soi : des études en programmation, qui l’ont mené au métier de concepteur de jeux vidéo. De 2011 à 2013, il a travaillé sur des jeux mobiles Facebook. Même si cela a été une bonne expérience, formatrice, Arnaud sentait qu’il s’agissait d’un phénomène de mode qui allait passer.
C’est pour cette raison, entre autres, qu’il voulait changer d’industrie et quitter la France. Destination rêvée? Le Québec.
Arnaud est venu au Québec spécifiquement pour l’industrie du jeu vidéo, qui est pourtant très compétitive. Alors, même s’il a une formation de concepteur de jeux vidéo en France et que cela reste sa vocation première, il n’a pas hésité à repartir « au bas de l’échelle » pour réaliser son rêve de faire carrière au Québec.
« C’est un choix de vie et c’était une évidence de venir au Québec pour l’industrie du jeu vidéo. Il y a plus d’opportunités ici qu’en Europe et j’étais prêt à tout. Alors j’ai mis un pied dans l’industrie en tant que game tester », explique-t-il.
Car le métier de testeur de jeu est en général l’un des moins bien rémunérés de l’industrie, prévient Arnaud. Ce qui n’empêche pas qu’on puisse aimer ça : Arnaud confie d’ailleurs que le fait de jouer lui manque parfois maintenant qu’il est chef d’équipe et donc en charge de la gestion générale plus que des tests en eux-mêmes.
Grâce aux missions sur appel, l’avantage du métier pour Arnaud est de lui avoir donné l’occasion de découvrir différentes compagnies de jeux vidéo : une chance pour apprendre à connaître l’industrie locale et faire de nombreuses rencontres.
Avant de travailler en contrat chez Ubisoft, Arnaud avait été mandaté par sa compagnie pour travailler chez Eidos Montréal, sur le jeu Shadow of the Tomb Raider. Une expérience réussie qui lui a valu de devenir chef d’équipe au sein de sa compagnie.
« Je suis arrivé dans les derniers mois de la production du jeu et je pouvais discuter avec les équipes de développeurs, les concepteurs de jeu… J’ai adoré, je me suis vraiment épanoui », raconte-t-il.
Dans les grandes lignes, le game tester doit s’assurer que l’expérience du consommateur du jeu soit optimale.
« C’est un poste très important. S’il y a des problèmes dans le jeu, c’est qu’il a été mal testé », résume Arnaud.
Les programmeurs et les designers peuvent avoir fait des erreurs, et le rôle du testeur est de trouver les failles sur le produit quasiment fini, avec l’aide de logiciels de suivi de bugs. Les testeurs sont donc sans cesse en contact avec l’équipe de développement et testent différents cas spécifiques dans le jeu.
Arnaud insiste d’ailleurs sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement de signaler les problèmes : il faut les décrire et guider le programmeur, trouver l’aiguille dans la botte de foin pour lui.
Il faut une certaine polyvalence : la nature des tests va parfois dépendre du jeu et certaines spécialités peuvent alors être requises. Pour un jeu massivement multi-joueurs en ligne, il faut évaluer en priorité la qualité du réseau. Pour un jeu qui est une expérience solo, ce n’est pas tant la connectivité internet qui va compter que les dialogues, les actions, l’environnement…
Quelles sont donc les qualités essentielles pour ce travail? De l’attention et de la rigueur, évidemment; mais également de bonnes capacités d’expression et d’écoute, selon Arnaud.
Chaque testeur se voit attribuer en général une partie précise du jeu : il doit y jouer de différentes manières, vérifier que tout fonctionne, voir si le jeu répond aux attentes du spectateur et si celui-ci va avoir une bonne expérience en général.
Pour cela, il faut avoir un sens de l’imagination et être capable de se mettre à la place des autres, pour faire les tests en fonction des différents choix possibles des joueurs!
« Il faut être pointilleux et savoir en quelque sorte dédoubler sa personnalité pour endosser des rôles différents : celui d’un joueur qui va très vite ou celui d’un autre qui préfère être perfectionniste, récupérer tous les petits objets ou bien lire tous les textes… donc au moment du test il faut les lire les textes pour les réviser par exemple! », explique Arnaud.
Il faut donc de la patience. Concrètement, le testeur passe des heures à jouer : il arrive le matin, allume la console, prend la dernière version du jeu et y joue, encore et encore.
Il faut évidemment être passionné pour apprécier ce travail qui peut être très répétitif, prévient Arnaud : quand on doit tester un niveau, il faut le refaire des centaines de fois. En ce qui le concerne, alors que certains trouvent ça rébarbatif, lui prend toujours du plaisir à jouer pour tester. Mais a-t-il toujours envie de jouer en dehors du travail? Bien sûr!
« Je ne sature pas du tout, au contraire. Si on veut être cultivé, il faut jouer à d’autres jeux pour voir ce que font les autres, il faut rester ouvert d’esprit », précise-t-il.
Un conseil pour les plus jeunes? Être déterminé et ne jamais lâcher prise, répond Arnaud. Il partage au passage une citation qui l’a toujours inspiré et que l’on doit à l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry : « Fais de ta vie un rêve et fais de ce rêve une réalité ». Un beau programme!
Arnaud Badei, 30 ans, est actuellement chef d’équipe de test de jeu vidéo chez GlobalStep, une compagnie qui propose des services de sous-traitance dans le domaine des jeux vidéo.
Le testeur de jeu vidéo (le titre du poste est souvent en anglais, avec des variations selon les compagnies : development tester, functionnal game tester, etc), est celui qui va s’assurer que tout fonctionne dans le jeu. Il est en quelque sorte le premier joueur, et doit penser à tous les joueurs qui vont suivre, aussi différents soient-ils les uns des autres.
Employé chez GlobalStep, Arnaud est donc mandaté chez différents clients. Sa dernière mission? Gérer une équipe d’environ dix testeurs chez Ubisoft sur le jeu Rainbow Six Siege. Son travail est celui d’un manager : faire les plannings, répartir les tâches... Avant d’arriver là, Arnaud est bien sûr passé par le poste de testeur. Retour sur son parcours.
Une passion précoce
« J’ai commencé à jouer très jeune. Mon parrain m’a offert la toute première Nintendo. Je devais avoir trois ans! Mais j’ai commencé à avoir vraiment du plaisir à jouer un peu plus tard. Vers sept ou huit ans j’écrivais mes propres histoires de jeux vidéo », raconte Arnaud.
Celui qui a conçu son premier jeu de plateau à 12 ans s’est tout naturellement dirigé vers des études d’informatique. C’est là qu’il a appris à utiliser les moteurs de jeu pour programmer ses propres essais de jeux, mettre ses idées en prototypes, résoudre les faiblesses…
Son orientation suivante allait de soi : des études en programmation, qui l’ont mené au métier de concepteur de jeux vidéo. De 2011 à 2013, il a travaillé sur des jeux mobiles Facebook. Même si cela a été une bonne expérience, formatrice, Arnaud sentait qu’il s’agissait d’un phénomène de mode qui allait passer.
C’est pour cette raison, entre autres, qu’il voulait changer d’industrie et quitter la France. Destination rêvée? Le Québec.
Le Québec, paradis du jeu vidéo
Arnaud est venu au Québec spécifiquement pour l’industrie du jeu vidéo, qui est pourtant très compétitive. Alors, même s’il a une formation de concepteur de jeux vidéo en France et que cela reste sa vocation première, il n’a pas hésité à repartir « au bas de l’échelle » pour réaliser son rêve de faire carrière au Québec.
« C’est un choix de vie et c’était une évidence de venir au Québec pour l’industrie du jeu vidéo. Il y a plus d’opportunités ici qu’en Europe et j’étais prêt à tout. Alors j’ai mis un pied dans l’industrie en tant que game tester », explique-t-il.
Car le métier de testeur de jeu est en général l’un des moins bien rémunérés de l’industrie, prévient Arnaud. Ce qui n’empêche pas qu’on puisse aimer ça : Arnaud confie d’ailleurs que le fait de jouer lui manque parfois maintenant qu’il est chef d’équipe et donc en charge de la gestion générale plus que des tests en eux-mêmes.
Grâce aux missions sur appel, l’avantage du métier pour Arnaud est de lui avoir donné l’occasion de découvrir différentes compagnies de jeux vidéo : une chance pour apprendre à connaître l’industrie locale et faire de nombreuses rencontres.
Shadow of the Tomb Raider
Avant de travailler en contrat chez Ubisoft, Arnaud avait été mandaté par sa compagnie pour travailler chez Eidos Montréal, sur le jeu Shadow of the Tomb Raider. Une expérience réussie qui lui a valu de devenir chef d’équipe au sein de sa compagnie.
« Je suis arrivé dans les derniers mois de la production du jeu et je pouvais discuter avec les équipes de développeurs, les concepteurs de jeu… J’ai adoré, je me suis vraiment épanoui », raconte-t-il.
Testeur, un poste clé
Dans les grandes lignes, le game tester doit s’assurer que l’expérience du consommateur du jeu soit optimale.
« C’est un poste très important. S’il y a des problèmes dans le jeu, c’est qu’il a été mal testé », résume Arnaud.
Les programmeurs et les designers peuvent avoir fait des erreurs, et le rôle du testeur est de trouver les failles sur le produit quasiment fini, avec l’aide de logiciels de suivi de bugs. Les testeurs sont donc sans cesse en contact avec l’équipe de développement et testent différents cas spécifiques dans le jeu.
Arnaud insiste d’ailleurs sur le fait qu’il ne s’agit pas seulement de signaler les problèmes : il faut les décrire et guider le programmeur, trouver l’aiguille dans la botte de foin pour lui.
Il faut une certaine polyvalence : la nature des tests va parfois dépendre du jeu et certaines spécialités peuvent alors être requises. Pour un jeu massivement multi-joueurs en ligne, il faut évaluer en priorité la qualité du réseau. Pour un jeu qui est une expérience solo, ce n’est pas tant la connectivité internet qui va compter que les dialogues, les actions, l’environnement…
Qu’est-ce qui fait un bon testeur?
Quelles sont donc les qualités essentielles pour ce travail? De l’attention et de la rigueur, évidemment; mais également de bonnes capacités d’expression et d’écoute, selon Arnaud.
Chaque testeur se voit attribuer en général une partie précise du jeu : il doit y jouer de différentes manières, vérifier que tout fonctionne, voir si le jeu répond aux attentes du spectateur et si celui-ci va avoir une bonne expérience en général.
Pour cela, il faut avoir un sens de l’imagination et être capable de se mettre à la place des autres, pour faire les tests en fonction des différents choix possibles des joueurs!
« Il faut être pointilleux et savoir en quelque sorte dédoubler sa personnalité pour endosser des rôles différents : celui d’un joueur qui va très vite ou celui d’un autre qui préfère être perfectionniste, récupérer tous les petits objets ou bien lire tous les textes… donc au moment du test il faut les lire les textes pour les réviser par exemple! », explique Arnaud.
Il faut donc de la patience. Concrètement, le testeur passe des heures à jouer : il arrive le matin, allume la console, prend la dernière version du jeu et y joue, encore et encore.
Il faut évidemment être passionné pour apprécier ce travail qui peut être très répétitif, prévient Arnaud : quand on doit tester un niveau, il faut le refaire des centaines de fois. En ce qui le concerne, alors que certains trouvent ça rébarbatif, lui prend toujours du plaisir à jouer pour tester. Mais a-t-il toujours envie de jouer en dehors du travail? Bien sûr!
« Je ne sature pas du tout, au contraire. Si on veut être cultivé, il faut jouer à d’autres jeux pour voir ce que font les autres, il faut rester ouvert d’esprit », précise-t-il.
Un conseil pour les plus jeunes? Être déterminé et ne jamais lâcher prise, répond Arnaud. Il partage au passage une citation qui l’a toujours inspiré et que l’on doit à l’écrivain Antoine de Saint-Exupéry : « Fais de ta vie un rêve et fais de ce rêve une réalité ». Un beau programme!
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