« Est-ce que j’aimerais jouer à ce jeu, avec ce genre d’interface ? » C’est le genre de questions que se pose une artiste UI chez Ludia...
Avec une dizaine d’années d’expérience, Caroline Chep détient un bon bagage dans le domaine du web et du jeu vidéo. En passant par le Ministère de la Défense de la France à des boites de jeux vidéo, la femme de 33 ans a décidé de s’établir à Montréal pour une opportunité qu’elle ne pouvait refuser : être une artiste UI chez Ludia.
La jeune femme a d’abord fait son master en « art et science de l’enregistrement » dans une université parisienne, puis est allée à l’école du jeu vidéo ISART DIGITAL, toujours à Paris, où elle a fait une année de spécialisation en arts numériques. La voici donc chez Ludia, une compagnie de quelque 332 employés, basée dans le Vieux-Montréal, qui créé et distribue divers contenus multiplateformes de divertissement numérique.
Avez-vous toujours voulu faire ce job-là ?
Oui, c’est quelque chose que j’ai appris à faire, mais qui était naturel pour moi.
J’ai persisté dans le jeu vidéo pour le côté fun qui m’a attiré. Contrairement au web, il y a le côté un peu plus illustratif qui est venu me chercher.
Parlez-moi de votre parcours professionnel
J’ai travaillé dans plusieurs petites boites dans la région de Paris. Mais mon premier boulot dans le domaine des jeux était chez Lexis Numérique, où je pratiquais le web design et où j’étais une artiste 2D. J’ai persisté dans le monde du jeu vidéo et j’ai eu le poste d’artiste UI chez Magic Pockets et Tindalos Interactive, tous deux à Paris. Me voilà, chez Ludia, depuis octobre dernier.
Décrivez-moi votre job au quotidien
J’arrive et je me fais un thé, parce que je n’aime pas trop le café ! (Rires) Ensuite, tout dépend des tâches que l’on m’attribue. Je peux être portée à faire plusieurs tâches, selon les désirs qui ressortent des briefings. J’esquisse quelques trucs et je les mets au propre avec de la couleur, afin de bien faire illustrer mes idées à mes supérieurs. On essaie de voir si le tout fonctionne ou pas. Si ça fonctionne, j’essaie d’aller plus loin encore pour faire ressortir le maximum du projet.
Vous voyez-vous encore longtemps chez Ludia ?
Je suis très bien chez Ludia. On fait en sorte qu’il y a une bonne ambiance de travail. Nous avons une salle de repos, une grande salle commune où il est possible de manger, parler, rire et jouer au billard. De plus, l’entreprise organise souvent des évènements pour se rassembler, comme des 5 à 7. Une chose que j’apprécie, c’est l’ouverture de la direction. Ils sont à notre disposition, la porte grande ouverte.
Je resterais bien chez Ludia, si on me le permet ! (Rires)
Y a-t-il des qualités requises pour faire ce que vous faites ?
C’est vrai que dans le domaine du jeu vidéo, on demande souvent d’avoir de l’expérience. Bien sûr ! Une bonne base en interface et une bonne connaissance du domaine sont requises. Il faut savoir se mettre à la place du client, de l’utilisateur. On demande aussi d’avoir une patte graphique et de bonnes bases en dessins et en colorisation. De plus, il faut savoir reproduire les univers que l’on nous propose et se l’approprier tout en gardant un bon équilibre entre les deux.
Y a-t-il beaucoup de femmes dans le domaine ? Chez Ludia, par exemple…
Au moment où je suis arrivée, on m’a dit que Ludia était fière d’avoir 25 % de femme dans son équipe. J’ai connu des boites où il n’y en avait presque pas. Au départ, nous pouvons penser que c’est un domaine pour les hommes, mais je connais beaucoup de femmes qui travaillent dans les jeux vidéo.
Quel serait LE conseil à donner à un jeune professionnel qui voudrait être Artiste UI ?
On revient un peu à ce que je disais, soit avoir les bases requises. Il faut toujours faire en sorte que l’information soit transmise à l’utilisateur. Quand on est UI artist, on a des infos et du texte à faire passer. Il faut savoir où placer certains « boutons » dans l’interface du jeu. L’œil humain fonctionne de manière qu’on puisse lire de gauche à droite, en général. Si certains éléments ne sont pas aux bons endroits, notre œil trouvera ça étrange. Il faut se mettre à la place de l’utilisateur. C’est primordial. Est-ce que j’aimerais jouer à ce jeu, avec ce genre d’interface ? Ce genre de questions, on se les pose souvent.