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Son job : faire parler les données !
Jean-michel Clermont-goulet
15 octobre 2019
Carrière, TI, Portraits
6 minutes à lire
499
Rencontre avec une analyste de données chez Ludia, afin d’en savoir un peu plus sur un métier peu connu, mais fort utile dans le monde de la techno...
C’est à l’âge de huit ans qu’elle a eu la piqûre pour le Canada et le Québec, sans qu’elle ne sache trop pourquoi. À 35 ans, la Française d’origine portugaise habite Montréal depuis maintenant deux ans. Elle est partie en solo de sa France natale pour se bâtir un meilleur avenir professionnel. Opération réussie: elle est analyste de données chez Ludia, une entreprise d’animation montréalaise.
Enfant d’immigrants, elle croit que « l’ailleurs » est dans son sang. Elle a souhaité venir habiter au Québec plusieurs années avant de faire le grand saut. À son arrivée, elle n’avait que trois valises et deux cartons. Aujourd’hui, elle travaille pour une compagnie de jeu vidéo montréalaise influente.
D’ici là, en janvier 2019, elle pourra faire sa demande de résidence permanente.
Voici le parcours atypique de Laetitia de Sousa, une ingénieure agronome de métier qui a changé de cap en cap.
Non !
Je n’étais pas du tout dans le monde du jeu vidéo. J’ai fait des études en environnement, puis j’ai fait une école d’ingénieur en agronomie. Ce qui fait de moi une ingénieure agronome !
J’ai travaillé en France à l’INRA, l’équivalent québécois de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Analyse de données, puis écologie du paysage avec des analyses statistiques géolocalisées. Personne n’avait cette compétence-là au sein de l’entreprise, alors je suis arrivée au bon moment.
Et puis en septembre dernier, un an après mon installation à Montréal, je me suis inscrite au cégep du Vieux-Montréal en informatique pour apprendre à coder. Mon but premier était de devenir Data scientist. Un de mes professeurs travaillait à l’époque chez Ludia et n’arrêtait pas d’en parler. Je me suis donc dit que j’irais voir ce qu’ils font.
Je suis donc tombée sur un poste d’analyste de données. J’ai sauté sur l’occasion. En communiquant avec eux, je leur ai mentionné que je ne pouvais pas travailler à plein temps, puisque je n’avais pas les papiers d’immigration requis. On m’a dit que j’avais des compétences qui les intéressaient pour un projet à venir (Jurassic World Alive) et que je pourrais travailler à temps partiel. Je me disais : « J’suis ingénieure en agronomie, c’est quoi le rapport ! »
Mes compétences en analyse de données spatiales les ont attirés. Ils m’ont embauché à temps partiel puis je suis passé à temps complet en début d’année après avoir obtenu les papiers nécessaire. J’ai donc mis de côté le cégep.
Non ! (Rire) J’ai quatre diplômes en poche. Je crois que les études pour moi sont terminées.
C’était le 24 octobre dernier. C’était assez impressionnant. Je viens d’un environnement public en France, où c’est un peu trop relaxe, et j’ai adoré le dynamisme. C’est la première fois que je travaille dans un tel espace ouvert. Tu sentais que le projet était là, là ! Le lancement de Jurassic World : Alive était en mars, donc la machine roulait, disons ! J’ai un collègue qui m’a présentée à tout le monde et tous étaient vraiment sympathiques.
Même dans la hiérarchie. Tu peux croiser Alex Thabet (PDG de Ludia) qui est facilement accessible. En France, ça ne fonctionne pas comme ça. Il a fallu que je m’adapte. Je dois avouer que j’aime mieux le système d’ici ! (Rires)
Ma journée commence par ma routine matinale : j’allume mon application Jurassic World Alive pendant 15 minutes. C’est surtout pour accumuler des incubateurs de combat et voir s’il y a des bogues, etc. Tout ça me permettra de m’aider dans mes analyses. Je m’occupe aussi des rapports hebdomadaires pour toute l’équipe. Ensuite, j’observe les données métriques de la veille : y a-t-il eu beaucoup de joueurs, combien d’argent avons-nous généré, etc.
Par la suite, je passe à mes tâches. Il y a celles reliées à l’architecture des données, aux analyses statistiques, ponctuelles et certaines un peu plus poussées. Au final, il y a un mixte de tâches et d’activités qui sont complémentaires et hyper intéressantes.
En gros, mon job est de faire parler les données qui sont devant moi ! J’ai non seulement besoin desdites données, mais je dois aussi collaborer avec les game designers pour en savoir un peu plus, sans oublier mon superviseur.
Tout ça, et j’en passe, forme mes journées et mes semaines.
Je dirais de comprendre la « logique données », soit de savoir comment fonctionnent les données entre elles. Il faut aussi comprendre le jeu vidéo. Par contre, il ne faut pas absolument venir de ce milieu. Prenez-moi par exemple, je ne m’y connaissais pas et j’ai pu trouver un poste s’appliquant à mes aptitudes. Il faut aussi connaitre le langage de données, le SQL (Structured Query Language ou langage de requête structurée en français).
Chez Ludia, nous sommes sept analystes de données et chacun d’entre nous avons nos compétences respectives. De mon côté, j’ai les analyses spatiales et statistiques en poche. Nous avons tous un bagage principal et ensuite nos compétences. Nous sommes complémentaires et c’est ce qui fait la force de nos équipes, chez Ludia.
Si, en plus, la personne a des bases en informatique, alors c’est génial !
Ne la prends pas ! (Rires) Je n’aurais pas pu rêver mieux, comme emploi.
Plus sérieusement, je dirais de simplement savoir comment fonctionne les données. Tu dois comprendre les questions que l’on te pose pour pouvoir les traduire dans ton propre langage analytique. Si tu ne comprends pas la question, le résultat ne sera pas le même.
Bah c’est génial ! (Rires) Une des premières impressions que j’ai eues, c’est que Ludia est une compagnie très humaine. Nous ne sommes pas des numéros. Les gestionnaires connaissent nos noms et ça fait plaisir. De plus, tu te sens attendu. Ça met en confiance et tu te sens définitivement inclus.
La hiérarchie fait en sorte que l’entreprise est grandement à l’écoute de ses salariés. On ne te met pas sur le côté si tu as des problèmes personnels ou professionnels. Ils prendront le temps de t’accompagner pour que tu puisses t’en sortir.
L’environnement de travail me plait. Je suis encore dans la phase où j’ai un nouveau challenge, car c’est un nouveau domaine pour moi. J’ai plein de choses à apprendre.
On a même un lounge pour faire des siestes ! Tu vois, si je faisais une sieste à mon bureau à France, je me ferais virer !
C’est à l’âge de huit ans qu’elle a eu la piqûre pour le Canada et le Québec, sans qu’elle ne sache trop pourquoi. À 35 ans, la Française d’origine portugaise habite Montréal depuis maintenant deux ans. Elle est partie en solo de sa France natale pour se bâtir un meilleur avenir professionnel. Opération réussie: elle est analyste de données chez Ludia, une entreprise d’animation montréalaise.
Enfant d’immigrants, elle croit que « l’ailleurs » est dans son sang. Elle a souhaité venir habiter au Québec plusieurs années avant de faire le grand saut. À son arrivée, elle n’avait que trois valises et deux cartons. Aujourd’hui, elle travaille pour une compagnie de jeu vidéo montréalaise influente.
D’ici là, en janvier 2019, elle pourra faire sa demande de résidence permanente.
Voici le parcours atypique de Laetitia de Sousa, une ingénieure agronome de métier qui a changé de cap en cap.
Avez-vous toujours voulu faire ce job-là ?
Non !
Ah bon ? Parlez-moi de votre parcours scolaire et professionnel...
Je n’étais pas du tout dans le monde du jeu vidéo. J’ai fait des études en environnement, puis j’ai fait une école d’ingénieur en agronomie. Ce qui fait de moi une ingénieure agronome !
J’ai travaillé en France à l’INRA, l’équivalent québécois de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement. Analyse de données, puis écologie du paysage avec des analyses statistiques géolocalisées. Personne n’avait cette compétence-là au sein de l’entreprise, alors je suis arrivée au bon moment.
Et puis en septembre dernier, un an après mon installation à Montréal, je me suis inscrite au cégep du Vieux-Montréal en informatique pour apprendre à coder. Mon but premier était de devenir Data scientist. Un de mes professeurs travaillait à l’époque chez Ludia et n’arrêtait pas d’en parler. Je me suis donc dit que j’irais voir ce qu’ils font.
Je suis donc tombée sur un poste d’analyste de données. J’ai sauté sur l’occasion. En communiquant avec eux, je leur ai mentionné que je ne pouvais pas travailler à plein temps, puisque je n’avais pas les papiers d’immigration requis. On m’a dit que j’avais des compétences qui les intéressaient pour un projet à venir (Jurassic World Alive) et que je pourrais travailler à temps partiel. Je me disais : « J’suis ingénieure en agronomie, c’est quoi le rapport ! »
Mes compétences en analyse de données spatiales les ont attirés. Ils m’ont embauché à temps partiel puis je suis passé à temps complet en début d’année après avoir obtenu les papiers nécessaire. J’ai donc mis de côté le cégep.
Comptez-vous finir votre DEC ?
Non ! (Rire) J’ai quatre diplômes en poche. Je crois que les études pour moi sont terminées.
Comment s’est passée votre 1ere journée chez Ludia ?
C’était le 24 octobre dernier. C’était assez impressionnant. Je viens d’un environnement public en France, où c’est un peu trop relaxe, et j’ai adoré le dynamisme. C’est la première fois que je travaille dans un tel espace ouvert. Tu sentais que le projet était là, là ! Le lancement de Jurassic World : Alive était en mars, donc la machine roulait, disons ! J’ai un collègue qui m’a présentée à tout le monde et tous étaient vraiment sympathiques.
Même dans la hiérarchie. Tu peux croiser Alex Thabet (PDG de Ludia) qui est facilement accessible. En France, ça ne fonctionne pas comme ça. Il a fallu que je m’adapte. Je dois avouer que j’aime mieux le système d’ici ! (Rires)
Décrivez-moi votre job au quotidien
Ma journée commence par ma routine matinale : j’allume mon application Jurassic World Alive pendant 15 minutes. C’est surtout pour accumuler des incubateurs de combat et voir s’il y a des bogues, etc. Tout ça me permettra de m’aider dans mes analyses. Je m’occupe aussi des rapports hebdomadaires pour toute l’équipe. Ensuite, j’observe les données métriques de la veille : y a-t-il eu beaucoup de joueurs, combien d’argent avons-nous généré, etc.
Par la suite, je passe à mes tâches. Il y a celles reliées à l’architecture des données, aux analyses statistiques, ponctuelles et certaines un peu plus poussées. Au final, il y a un mixte de tâches et d’activités qui sont complémentaires et hyper intéressantes.
En gros, mon job est de faire parler les données qui sont devant moi ! J’ai non seulement besoin desdites données, mais je dois aussi collaborer avec les game designers pour en savoir un peu plus, sans oublier mon superviseur.
Tout ça, et j’en passe, forme mes journées et mes semaines.
Quelles sont les qualités requises pour être Data Analyst ?
Je dirais de comprendre la « logique données », soit de savoir comment fonctionnent les données entre elles. Il faut aussi comprendre le jeu vidéo. Par contre, il ne faut pas absolument venir de ce milieu. Prenez-moi par exemple, je ne m’y connaissais pas et j’ai pu trouver un poste s’appliquant à mes aptitudes. Il faut aussi connaitre le langage de données, le SQL (Structured Query Language ou langage de requête structurée en français).
Chez Ludia, nous sommes sept analystes de données et chacun d’entre nous avons nos compétences respectives. De mon côté, j’ai les analyses spatiales et statistiques en poche. Nous avons tous un bagage principal et ensuite nos compétences. Nous sommes complémentaires et c’est ce qui fait la force de nos équipes, chez Ludia.
Si, en plus, la personne a des bases en informatique, alors c’est génial !
Quel serait LE conseil à donner à un futur candidat qui souhaiterait prendre votre place ?
Ne la prends pas ! (Rires) Je n’aurais pas pu rêver mieux, comme emploi.
Plus sérieusement, je dirais de simplement savoir comment fonctionne les données. Tu dois comprendre les questions que l’on te pose pour pouvoir les traduire dans ton propre langage analytique. Si tu ne comprends pas la question, le résultat ne sera pas le même.
Travaillez chez Ludia, comment est-ce ?
Bah c’est génial ! (Rires) Une des premières impressions que j’ai eues, c’est que Ludia est une compagnie très humaine. Nous ne sommes pas des numéros. Les gestionnaires connaissent nos noms et ça fait plaisir. De plus, tu te sens attendu. Ça met en confiance et tu te sens définitivement inclus.
La hiérarchie fait en sorte que l’entreprise est grandement à l’écoute de ses salariés. On ne te met pas sur le côté si tu as des problèmes personnels ou professionnels. Ils prendront le temps de t’accompagner pour que tu puisses t’en sortir.
L’environnement de travail me plait. Je suis encore dans la phase où j’ai un nouveau challenge, car c’est un nouveau domaine pour moi. J’ai plein de choses à apprendre.
On a même un lounge pour faire des siestes ! Tu vois, si je faisais une sieste à mon bureau à France, je me ferais virer !
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