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Il a inventé le web il y a 30 ans, il veut le révolutionner aujourd'hui !
Radio- Canada
11 octobre 2018
Actualités
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Devant l'hégémonie des géants du web, Tim Berners-Lee appelle à sa décentralisation...
Quand il a inventé le World Wide Web, il y a près de 30 ans, Sir Tim Berners-Lee n'imaginait pas que celui-ci deviendrait le moteur capitaliste grapilleur de données qu'il est aujourd'hui.
Devant l'hégémonie des géants du Net, il appelle aujourd'hui à la décentralisation du web... et il entend être un acteur principal de ce changement.
« J’ai toujours cru que le web est pour tout le monde, écrit M. Berners-Lee sur son blogue. C’est pourquoi d’autres et moi-même nous battons si férocement pour le protéger. Malgré tout le bien que nous avons pu faire, le web a évolué en un moteur d’iniquités et de division influencé par de puissantes forces qui l’utilisent à leurs propres fins. »
Les données entre les mains des internautes
Tim Berners-Lee a travaillé discrètement sur le système Solid avec une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce système de conception logicielle ouvert permettrait à des développeurs de créer des applications, des services web et des logiciels qui ne conserveraient pas les données des utilisateurs.
Ces données seraient plutôt stockées dans ce que M. Berners-Lee appelle un pod (personal online data store, un dépôt de données personnelles en ligne). La nature des pods reste encore vague aujourd’hui, mais ces derniers permettraient en théorie aux internautes de conserver leurs données à l’endroit de leur choix, plutôt que d’en confier la garde aux serveurs des grandes entreprises du web. Cela revient à dire que les données des utilisateurs seraient désormais décentralisées.
Selon Tim Berners-Lee, les détenteurs de ces données pourraient décider qui peut y avoir accès, et ce, à la pièce. Ils pourraient aussi facilement quitter un service pour un autre et emporter toutes leurs données avec eux.
Actuellement, plusieurs services peuvent vouloir mesurer la même chose, comme la distance parcourue à pied dans une journée, mais elles récoltent toutes cette donnée de façon indépendante. Cela peut créer des disparités entre la mesure obtenue par un service par rapport à un autre. Avec Solid, comme les données d’une personne seraient conservées sur un seul support de son choix (excluant des copies de sauvegarde), plusieurs services pourraient avoir accès à un même ensemble de données.
Cela permettrait aussi aux applications d’interagir entre elles, puisqu’elles n’auraient plus à jalousement conserver les données qu’elles détiennent. Tim Berners-Lee espère que cela permettra à ces services d’être encore plus efficaces, ce qui devrait selon lui aider les gens à vivre plus simplement.
Solid arrive à point nommé, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer la gestion des données des internautes par les géants du web. Des scandales comme celui de Cambridge-Analytica et Facebook, plus tôt cette année, continuent d’avoir des répercussions dans l’opinion publique, et certains cherchent des solutions de rechange ou songent carrément à se déconnecter des services web.
« C’est un moment historique. Nous devons le faire maintenant », a affirmé Tim Berners-Lee à Fast Company.
Malgré cela, le système conçu par M. Berners-Lee n’a pas obtenu beaucoup de traction à son lancement, ce qui a motivé son créateur à fonder une entreprise pour en faire la promotion. Il s’est donc allié à John Bruce, un entrepreneur et ingénieur britannique précédemment haut gradé d’IBM et de Symantec, pour créer Inrupt.
« La mission d’Inrupt, actuellement, est d’offrir les ressources, les procédés et les compétences pour énergiser l’effort que Tim menait à partir du MIT pour aider [Solid] à devenir une véritable force qu’on ne peut ignorer », a expliqué M. Bruce à Techcrunch.
Les deux hommes peuvent compter sur des fonds provenant d’un groupe d’investissement en capital de risque pour mener à bien leur mission, qui pourrait changer le visage du web.
Le duo cherche déjà à obtenir une nouvelle ronde de financement pour embaucher du personnel et créer un assistant virtuel nommé Charlie, qui serait une version décentralisée des assistants conçus par Google, Amazon et Apple.
Le succès serait déjà au rendez-vous, Solid ayant attiré l’attention de nombreux concepteurs de logiciels ouverts, selon ce qu’a expliqué John Bruce à Techcrunch.
« Je suis incroyablement optimiste pour cette prochaine ère du web », écrit de son côté Tim Berners-Lee.
Quand il a inventé le World Wide Web, il y a près de 30 ans, Sir Tim Berners-Lee n'imaginait pas que celui-ci deviendrait le moteur capitaliste grapilleur de données qu'il est aujourd'hui.
Devant l'hégémonie des géants du Net, il appelle aujourd'hui à la décentralisation du web... et il entend être un acteur principal de ce changement.
« J’ai toujours cru que le web est pour tout le monde, écrit M. Berners-Lee sur son blogue. C’est pourquoi d’autres et moi-même nous battons si férocement pour le protéger. Malgré tout le bien que nous avons pu faire, le web a évolué en un moteur d’iniquités et de division influencé par de puissantes forces qui l’utilisent à leurs propres fins. »
Les données entre les mains des internautes
Tim Berners-Lee a travaillé discrètement sur le système Solid avec une équipe du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ce système de conception logicielle ouvert permettrait à des développeurs de créer des applications, des services web et des logiciels qui ne conserveraient pas les données des utilisateurs.
Ces données seraient plutôt stockées dans ce que M. Berners-Lee appelle un pod (personal online data store, un dépôt de données personnelles en ligne). La nature des pods reste encore vague aujourd’hui, mais ces derniers permettraient en théorie aux internautes de conserver leurs données à l’endroit de leur choix, plutôt que d’en confier la garde aux serveurs des grandes entreprises du web. Cela revient à dire que les données des utilisateurs seraient désormais décentralisées.
Selon Tim Berners-Lee, les détenteurs de ces données pourraient décider qui peut y avoir accès, et ce, à la pièce. Ils pourraient aussi facilement quitter un service pour un autre et emporter toutes leurs données avec eux.
Des services interconnectés
Actuellement, plusieurs services peuvent vouloir mesurer la même chose, comme la distance parcourue à pied dans une journée, mais elles récoltent toutes cette donnée de façon indépendante. Cela peut créer des disparités entre la mesure obtenue par un service par rapport à un autre. Avec Solid, comme les données d’une personne seraient conservées sur un seul support de son choix (excluant des copies de sauvegarde), plusieurs services pourraient avoir accès à un même ensemble de données.
Cela permettrait aussi aux applications d’interagir entre elles, puisqu’elles n’auraient plus à jalousement conserver les données qu’elles détiennent. Tim Berners-Lee espère que cela permettra à ces services d’être encore plus efficaces, ce qui devrait selon lui aider les gens à vivre plus simplement.
« Un moment historique »
Solid arrive à point nommé, alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour critiquer la gestion des données des internautes par les géants du web. Des scandales comme celui de Cambridge-Analytica et Facebook, plus tôt cette année, continuent d’avoir des répercussions dans l’opinion publique, et certains cherchent des solutions de rechange ou songent carrément à se déconnecter des services web.
« C’est un moment historique. Nous devons le faire maintenant », a affirmé Tim Berners-Lee à Fast Company.
La révolution Solid passe par Inrupt
Malgré cela, le système conçu par M. Berners-Lee n’a pas obtenu beaucoup de traction à son lancement, ce qui a motivé son créateur à fonder une entreprise pour en faire la promotion. Il s’est donc allié à John Bruce, un entrepreneur et ingénieur britannique précédemment haut gradé d’IBM et de Symantec, pour créer Inrupt.
« La mission d’Inrupt, actuellement, est d’offrir les ressources, les procédés et les compétences pour énergiser l’effort que Tim menait à partir du MIT pour aider [Solid] à devenir une véritable force qu’on ne peut ignorer », a expliqué M. Bruce à Techcrunch.
Les deux hommes peuvent compter sur des fonds provenant d’un groupe d’investissement en capital de risque pour mener à bien leur mission, qui pourrait changer le visage du web.
Le duo cherche déjà à obtenir une nouvelle ronde de financement pour embaucher du personnel et créer un assistant virtuel nommé Charlie, qui serait une version décentralisée des assistants conçus par Google, Amazon et Apple.
Le succès serait déjà au rendez-vous, Solid ayant attiré l’attention de nombreux concepteurs de logiciels ouverts, selon ce qu’a expliqué John Bruce à Techcrunch.
« Je suis incroyablement optimiste pour cette prochaine ère du web », écrit de son côté Tim Berners-Lee.
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