Soyez patient, résilient et surtout, ne vous mettez pas de pression en début de carrière, suggère cet architecte système et réseaux chez Attraction, une boîte qui œuvre aujourd’hui en publicité, cinéma, télévision et nouveaux médias.
Arrivé à Montréal il y a cinq ans, Steven Armede a œuvré plus de 10 ans en France comme responsable des systèmes d’information dans le système de la santé. Après avoir migré au Québec, l’informaticien s’est dirigé vers le milieu médiatique.
Comment s’est passé votre processus d’embauche pour votre premier emploi québécois ?
J’ai d’abord été embauché chez Studios Apollo. C'est la portion musicale d'Attraction. Ils cherchaient un technicien informatique. Même si j'avais 13 ans d'expérience, j'avais un peu peur de prendre un poste de direction informatique parce que je changeais de pays et je ne savais pas trop si j'allais pouvoir m'adapter et accepter les défis qu'on allait me donner. J'ai voulu rentrer par la petite porte. Je ne voulais pas me mettre de pression. J'ai travaillé comme technicien et deux ans plus tard, je suis arrivé ici parce que Studios Apollo a été acheté par Attraction, et on m'a proposé le poste d'architecte.
En quoi consiste votre travail ?
La plus grosse partie du travail, c'est du support à l'utilisateur. Moi, mon but, c'est d'architecturer le système informatique en fonction des besoins. Je dois veiller au bon déroulement des opérations qui sont dépendantes des systèmes d'information et à ce que les systèmes soient bien sécurisés. J'encadre des techniciens qui font du support tous les jours donc je suis aussi dans la formation. Je veille à ce que ces gens-là soient toujours à jour au niveau des informations. Je leur apprends aussi à bien répondre à nos utilisateurs. L'idée de ce travail, c'est de veiller à ce que le système fonctionne tout le temps et à l'améliorer continuellement.
Quelles qualités sont primordiales pour faire ce métier ?
Il faut une grande patience et une résistance au stress. Le stress ne vient pas de nous, il est permanent, mais il vient des autres. Quand on nous appelle et qu'il y a un défi, que quelque chose est en panne et qu'on nous demande à ce que ça fonctionne tout de suite, ce stress-là il faut l'absorber. Parce qu’il ne faut pas se détruire mentalement au travail, mais aussi pour rassurer la personne qui est en face de nous. Et la curiosité est aussi essentielle. Si on n'est pas curieux et inventif, on ne va pas pouvoir aller chercher les solutions.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre travail ?
C'est d'aider les gens. On est fier de pouvoir apporter des solutions. Aussi bien on répare ce qui est cassé, mais on fait du neuf aussi, on amène de nouvelles solutions à des gens qui sont peut-être en manque d'outils pour travailler. Et ça, c'est vraiment très satisfaisant. Certains s’imaginent dans des situations catastrophiques! Quand on ne connait pas grand chose à l'informatique, on pense toujours au pire.
Et quel aspect de votre travail représente un défi pour vous ?
C'est ce qu'on appelle en informatique la conduite du changement et qui donne le plus de stress aux informaticiens. Nous, on connait les outils qu'il faut mettre en place. Par exemple, quelqu’un utilise une vieille version de Windows et dit que son ordinateur est lent. Et on lui dit de passer à un Mac, par exemple. Le plus dure pour nous, c'est de faire digérer à l'utilisateur ce temps d'adaptation. Pour résumer, en informatique, ce qu'il y a de plus difficile, c'est l'humain.
Quel conseil donneriez-vous à un professionnel en début de carrière ?
La patience. Quand on commence un nouveau travail, on veut toujours tout bien faire tout de suite. On se met beaucoup de pression et on le montre aux autres. C’est à éviter. On ne va pas juger le fait que tu sois nouveau et que tu ne saches pas grand chose, mais on va juger très vite le fait que tu ne puisses pas gérer ton stress. Laisse-toi le temps.
Que recherchez-vous chez un candidat lorsque vous faites du recrutement ?
La curiosité. Quand je parle avec la personne, je regarde si elle a une culture informatique diversifiée. Ça va tellement vite en informatique. Même si on a un candidat qui a appris un langage de programmation ou une technologie qui était «top» il y a trois ans, elle est peut-être déjà désuète. Je ne cherche pas des experts dans un domaine particulier. Je cherche des gens qui sont très curieux, très habiles pour aller chercher l'information et très réactifs aussi. Ça permet de faire de la formation continue.