Développeurs: Comment séduire les gamers?

Le Festival Montréal Joue s’est ouvert ce week-end avec les Jeux Indie de Montréal présentés par La Guilde. 45 développeurs de jeux vidéo s’étaient donné rendez-vous!

« Je suis venu m’amuser, et pour tester des jeux », lance d’emblée Kevyn, 32 ans, interrogé par Espresso-Jobs alors qu’il joue à Ultimate Chicken Horse, un parcours d’obstacles où l’on doit empêcher le joueur adverse d’arriver à sa destination.

Ce n’est pas la première fois que le gamer vient à cette journée spéciale « Jeux Indie » puisqu’il s’y était déjà « beaucoup amusé » l’an passé. Il est accompagné de ses amis  Éric, 27 ans, dont le frère participe à la création de l’un des jeux présentés, et Alexandre, 29 ans, bénévole pour la première fois, qui veille à la sécurité des fils et fait l’animation du kiosque.

Travailler fort

Autour d’eux, une quarantaine de développeurs indépendants sont venus exposer leur création. À l’instar d’Eleanor Jacques-Morel, 25 ans, qui présente le jeu Strawberries Punch, un jeu d’exploration sur lequel elle travaille depuis un an, et réalisé avec l’incubateur Pixelles en 2016.

« J’ai toujours cru que faire des jeux c’était une chose qu’on ne pouvait pas faire, qu’il fallait aller à l’école. Mais ça m’a montré que je pouvais le faire, sans diplôme, j’ai juste besoin de travailler fort, j’apprends vite », raconte la jeune femme qui espère trouver un travail au sein d’un petit studio pour apprendre comment marche une business.

Les créations des étudiants

Des écoles spécialisées et étudiants sont également de la partie. Marie-Emmanuelle Lapeyre, conseillère aux admissions aux Collège Inter-Dec et Collège LaSalle, est accompagnée de plusieurs étudiants ayant créé un jeu vidéo dans le cadre du programme de design de jeux vidéo et de la conception de niveaux de jeux (Inter-Dec). Au final, c’est un an de formation, et une entrée directe sur le marché du travail.

Le Collège LaSalle va quant à lui lancer un DEC en programmation en septembre, pour 3 ans de formation. « Les attentes du marché en programmation aujourd’hui sont assez spécifiques, explique Marie-Emmanuelle Lapeyre. Les entreprises, comme Ubisoft, ont besoin de tester la personne et de la former en programmation, dans un certain type de programmation, pour pouvoir ensuite la recruter. » C’est pourquoi le stage au sein du DEC en programmation dure une session complète alors que normalement, les stages sont plus courts.

Le jeu présenté par les étudiants cette année s’appelle « The Intergalactic Trust Simulator ». « C’est un jeu de mindgame », explique Hugo Fréchette, animateur 3D âgé de 19 ans. Il a nécessité 4 mois de travail, au sein d’une équipe de 10 personnes, à raison de 12 à 15h par semaine dans le cadre du cours « Projet intégrateur. »

Les joueurs se retrouvent dans une arène et ont des options. Par exemple, un joueur est choisi au hasard et est équipé d’une arme à feu. Un autre va attraper un virus et se transformer en extraterrestre. L’extraterrestre doit éliminerles autres joueurs, celui qui a l’arme doit les protéger. Les deux ne sont pas obligés d’utiliser leurs « caractéristiques.»

Le plus difficile dans le processus de création? « Ça a été de trouver comment faire en sorte que l’extraterrestre sache qu’il est l’extraterrestre, et que le joueur qui a l’arme à feu en soit informé, mais sans que les autres le sachent. »  Résultat : la manette du joueur vibre. Ça leur aura pris deux semaines pour trouver cette manière de faire discrète et fonctionnelle!

Rendez-vous l’année prochaine!