Éleveur de cerfs roux, artiste 2D et entrepreneur!
Céline Gobert
6 avril 2017
Carrière
6 minutes à lire
1 907
À 31 ans, cet entrepreneur gère un élevage de cerfs roux dans un petit village de St-Moïse dans le bas Saint-Laurent. En plus d’être fermier, il travaille dans l’industrie des jeux vidéos depuis des années!
C’est sur ses propres terres que Simon Bérubé récolte le bois qu’il utilise ensuite pour ses créations. «Artiste visuel», comme il se définit, l’agriculteur possède également sa propre entreprise de jeux vidéo, Berubey Art, où il travaille sur des mandats d'illustration, de concept art, d’assets 2D ou de conception graphique.
Il raconte à Espresso-Jobs son parcours original, qui fait la jonction entre l’agriculture, l’art, et les jeux vidéos.!
Espresso-Jobs: Vous êtes à la fois fermier, entrepreneur et artiste visuel. Pouvez-vous nous en dire plus?
Simon Bérubé: Je travaille dans un milieu agricole où j’ai accès à des ressources très difficiles à avoir. Les arbres que j’utilise pour mes oeuvres, je les sélectionne sur mon terrain et les prélève des forêts. Je choisis les planches selon mes besoins. Je mélange quelque chose de rustique, de naturel - avec les écorces encore présentes- à des techniques de peintures urbaines, où j’utilise des pochoirs, des aérosols. Après l’univers des jeux vidéo, c’est ma vache à lait, ce sont les jeux qui m’amènent mon pain sur la table... Là, je viens de terminer un projet de jeu de survie zombie pour Epiq Games une compagnie indie du Saguenay. J’ai travaillé à la création de personnages, de décors ou de zombies. Je suis un artiste multidisciplinaire.
Pourquoi avez-vous envie d’explorer la multidisciplinarité?
C’est une question d’authenticité. Je suis quelqu’un de curieux, je voulais monter une entreprise à mon image, faire la jonction entre l’agriculture, l’art, et les jeux vidéos. J’aime l’idée de transformer des arbres un peu «croches», sans valeur commerciale, en oeuvres d’art. Je les valorise, je les transforme. Le prix de revient est très intéressant! Avec mon frère, nous sommes la relève de l’entreprise familiale, on essaie de développer des revenus et de rentabiliser les animaux sans les tuer, avec un volet touristique ou la transformation par l’art. On cherche des modèles viables.
Quand vous travaillez sur un contrat comme celui d’Epiq Games, ça vous prend combien de temps? Combien êtes-vous rémunéré?
C’est un contrat de 3 mois. Je préfère garder le montant confidentiel, mais disons qu’on parle de plusieurs milliers de dollars. Quand on travaille à son compte, on doit assumer toutes les déductions à la sources habituelles d’un employé. On ne peut pas charger les mêmes prix qu’un salarié en raison du prix de toutes ces choses à assumer.
Est-ce que ce profil et cette carrière atypiques sont des choses que vous mettez de l’avant durant une entrevue d’embauche?
Au-delà de l’atypique, les compétences demeurent. J’ai des qualités recherchées par les employeurs: l’esprit entrepreneurial, l’initiative. Peu importe l’activité de l’entreprise, c’est un gros plus. Il est facile de faire des parallèles entre deux productions, que ce soient des animaux ou du contenu, ce sont les mêmes principes, la même approche de la gestion. Mon profil se voit plus facilement confier des responsabilités de gestion. Ce qui est le fun quand on est entrepreneur, c’est de faire ses propres expériences et erreurs et de grandir de ça. Il ne faut pas voir les erreurs comme quelque chose de négatif mais comme des possibilités d’apprendre beaucoup. On n’apprend pas dans la réussite, quand on est dans ses pantoufles.
Quel genre d’erreurs avez-vous commises?
Quand j’avais mon entreprise de restauration, je dirais que ça a été de sous-estimer la charge de travail liée à la gestion de l’entreprise. De mal évaluer le marché. Parfois, il faut réaliser que notre idée si géniale n’est pas si géniale que ça, que tant qu’on n’a pas signé devant le notaire, on n’a encore rien perdu. J’avais deux plans d’affaires que j’ai «cancelés» car ils étaient trop risqués. Il est important d’aller chercher des avis, de ne pas se croire la science infuse. Car une fois l’engrenage parti, ça peut coûter cher, tant d’un point de vue financier que moral. J’ai été chercher du mentorat, et aujourd’hui mon approche est moins cavalière, plus posée, réfléchie. Je peux mieux concilier ma vie familiale et ma vie professionnelle.
Que conseillerez-vous à des jeunes professionnels qui voudraient se lancer en solo comme vous?
Je leur dirais d’être transparents, francs, de miser sur leurs forces. Il faut qu’ils mettent en avant leur esprit entrepreneurial, et l’exploitent au maximum. Je leur dirais aussi de suivre leur passion, de continuer à faire ce dans quoi ils sont bons. La grande qualité d’un entrepreneur, c’est la persévérance. Être entrepreneur, c’est voir un point à l’horizon, vouloir l’atteindre sans savoir quel chemin on va prendre. Il y a tellement de choses à gérer! C’est bien d’être structuré. Il faut être heureux aussi, des employés heureux ce sont des employés plus motivés, plus énergiques. Quand tu te retrouves à travailler 60 ou 70 heures par semaine, sans vie sociale, ça peut te rendre malade, alors oui tu fais ce que tu voulais faire mais est-ce que t’es vraiment heureux de le faire?
Quels sont les défis principaux d’être entrepreneur versus de travailler en jeux vidéos?
Dans les jeux vidéo, le défi est de travailler en équipe, de concilier le rationnel et l’abstrait, l’art et la programmation. Le défi en tant qu’entrepreneur c’est de se mettre en danger, et de rester maître de son destin. Il faut se fixer des objectifs à atteindre. Personnellement, j’aime l’innovation. Donc je vais toujours dans cette direction-là. La routine m’endort!
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