« Les jeux vidéos ne sont pas réservés aux gars! »

Quand elle n’enseigne pas ou n’est pas en train de créer un nouveau jeu vidéo, Tanya Grenier est gestionnaire de projets chez Sauropod. Pour elle, l’industrie devrait se féminiser!

Espresso-Jobs : Pouvez-vous me présenter votre travail?

Tanya Grenier : Je suis gestionnaire de projets chez Sauropod. Nous sommes deux à nous occuper de la gestion de l’équipe à l’interne. Je m’assure du suivi avec les programmeurs, les artistes, les designers. Le plus important est que tout le monde ait les bonnes tâches. 90% de mon travail est de m’assurer que tout le monde ait accès à la bonne information, à la bonne documentation, en tout temps, et que tout le monde utilise les mêmes outils.

Vous avez étudié en jeux vidéo. Vous destiniez-vous déjà à la gestion?

La gestion, ça m’est tombée dessus. J’ai fait un DEC en animation 3D et synthèse d’images au Cégep du Vieux-Montréal et un bac en Création 3D et mineure en design de jeux vidéos à l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Les jeux vidéo m’ont toujours intéressée. Je suis tombée en amour avec le processus de création de jeux. Après le bac, j’ai enseigné pendant environ quatre ans l’utilisation d’un moteur de jeux, Unreal Engine. C’est super challengeant, j’ai beaucoup appris et découvert de nouveaux outils en écoutant les questions et problèmes des étudiants. Durant mes temps libres, je m’impliquais énormément dans la communauté indie, j’aidais à l’organisation d’événements, à la gestion de petits groupes. J’ai réalisé que c’était dans ce travail connexe que j’avais le plus de fun!

Vous avez vous-même créé des jeux?

Oui, plusieurs. Ils sont disponibles en téléchargement en ligne mais pas sur Steam. Ce sont des platformers, des jeux d’aventures à la troisième personne. J’y travaillais dans une équipe de 5,6 personnes à raison de plusieurs heures par jeu. J’adore le jeu vidéo, ce n’est pas un médium contemplatif comme le film, la musique, la peinture. Le « client » peut interagir avec le produit final et créer sa propre interprétation et expérience avec le produit. J’aime la communauté indie de Montréal, qui est comme une grande famille. Les gens se supportent, s’aident, se donnent de la visibilité. Je trouve ça très plaisant d’évoluer là-dedans.

Quel regard portez-vous sur la place des femmes dans l’industrie?

Selon moi, il n’y a pas assez de femmes. Au studio, on est 20 et il y a seulement 6 femmes, dont 2 en gestion de projets, dont je fais partie. Depuis longtemps, on croit à tort que les jeux vidéo sont réservés aux gars mais ce n’est pas vrai! Il faut rappeler aux femmes qu’elles peuvent être programmeurs comme on leur rappelle qu’elles peuvent être ingénieures! Et c’est aux postes de programmeurs qu’elles manquent le plus. Comme c’est les plus répandus, la disparité se voit beaucoup.

Quels conseils donneriez-vous à une jeune femme qui veut se lancer dans l’industrie?

De persévérer! Ça se peut que ça soit pas facile au début mais il faut continuer d’essayer! C’est bien aussi de prendre de l’expérience avant, de se laisser le temps pour trouver ce qui nous rend confortable et heureuse.

Nom du studio : SAUROPOD

Lieu : Montréal

Activité : Travaille actuellement au développement d'un jeu de stratégie en temps réel avec monde en voxel appelé Castle Story grâce à l'outil de développement de jeux Unity3D.

Expertise : Android, Apprentissage mixte en ligne, Audio, Jeux PC, Recherche et développement

Noms des principaux dirigeants : formé en 2012 par François Alain et Germain Couet

Nombre d'employés : De 11 à 25

Type d'emplois offerts : programmeurs, designers, etc.