Designer chez Sid Lee, «un métier génial»!

Cette jeune professionnelle a d’abord été refusée au bac en design graphique. Elle ne s’est pas découragée et travaille maintenant chez Sid Lee, une agence qui en fait rêver plus d’un!

La première fois qu’elle a appliqué au baccalauréat en design graphique, Mélanie Laviolette a essuyé un refus. Un peu sonnée par cet échec, elle retrousse ses manches, finit par retenter sa chance et est acceptée! C’est grâce à ce refus, confie-t-elle, «qu’elle n’a jamais rien pris pour acquis» pendant l’école.

Aujourd’hui, et après avoir décroché le stage et la bourse Sid Lee à l’issue de son bac à l’UQÀM, elle travaille sur des projets en publicité et en design avec des directeurs artistiques ou son directeur de création. En tant que designer, sa mission est de bien communiquer un message, qu’il soit web ou print, sous une forme esthétique. Espresso-Jobs l’a rencontrée dans les bureaux de Sid Lee!

Espresso-Jobs: Que créez-vous en tant que graphiste chez Sid Lee?

Mélanie Laviolette:  On peut créer des identités graphiques ou visuelles. J’ai récemment travailler sur un catalogue de produits spécifiques où l’on a pu se gâter côté typographie pour en faire un beau produit final. Présentement, je travaille beaucoup avec Sid Lee architecture sur des projets pour nos clients de nouvelles succursales de magasins. Là, on rentre dans le design du projet de A à Z, et dans le design d’espace aussi, c’est super le fun!

Ça veut dire quoi «se gâter côté typographie»? C’est quoi des beaux produits pour vous?

Un beau produit, c’est un produit raffiné sur lequel on a pu passer du temps. Pour moi, c’est important de s’amuser, d’explorer des typographies différentes de celles que nos clients veulent qu’on utilise. Souvent, ils ont des guides de normes, des identités graphiques précises, très encadrées, dont on ne peut pas sortir. D’autres projets, comme j’ai cités, nous permettent d’explorer d’autres avenues et de nous sortir de notre zone de confort.

Est-ce que chaque designer possède son propre style?

Chaque designer possède son propre style, mais chaque designer peut explorer différents styles, même si l’on préfère tous certaines tendances ou styles graphiques. Personnellement, j’adore le style suisse, même si c’est un style vu et revu. C’est un style très organisé, épuré, que j’aime beaucoup et qui trouve des échos dans ma personnalité.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier?

On est payés pour apprendre plein de choses, et pour les communiquer de façon esthétique, claire et simple pour le consommateur. Ce métier est génial car on touche à plein de trucs, on voit plein de choses, on rencontre plein de gens différents. Ces choses, il faut qu’on les comprenne puis qu’on les développe. C’est ça que j’adore dans mon métier!

Est-ce que c’est un milieu compétitif?

Oui, c’est compétitif dans le sens où chacun fait de son mieux, et travaille fort. Plus tu aimes ton travail, plus ça paraît dans ce que tu fais. Une fois rendu dans le métier, tu sens moins cette compétition. Nous sommes plein de talents mis ensemble, chacun avec ses spécialités, ses forces, ses faiblesses. La compétition est plus présente à l’école car il faut que tu te démarques pour décrocher un emploi après l’école et faire un bon portfolio. Pour ma part, j’ai un portfolio Behance et un site web à moi, c’est important de le mettre à jour dans notre métier pour montrer qu’on est actif.

Pour beaucoup de gens, travailler chez Sid Lee est un rêve. Est-ce que ça l’était pour vous aussi?

Honnêtement, c’était dans les tops agences. J’ai été très surprise quand ça m’est arrivé! C’était une grande tape dans le dos! Sid Lee peut être une agence intimidante, quand on ne la connaît pas, on peut avoir des craintes non fondées. Mais il n’y a que des gens extraordinaires, accueillants. Quand tu sors de l’école, on te prend par la main. C’est une super belle équipe, je me sens choyée.

Quel est le projet préféré sur lequel vous avez travaillé?

Mon projet préféré est un projet étudiant que j’ai fait à la fin de mon bac. Il s’agissait d’un livre sur la disparition de l’homme et le Néant, d’après un sujet qu’on s’était fait donner. En janvier 2013, j’ai visité l’île de Montserrat dans les Caraïbes après qu’un volcan ait détruit la capitale, qui est devenue une ville fantôme. J’avais pris des photos de ces villages-là, que je ne pensais pas utiliser par la suite. On y voit la nature qui reprend le contrôle et le pouvoir sur ce que l’humain a bâti. Ces villes abandonnées m’intriguent beaucoup personnellement.

Quels sont les plus grands défis d’un designer?

De partir un projet de zéro. C’est un sacré défi! Il y a tellement d’avenues qui se présentent à nous, surtout s’il n’y a pas beaucoup de contraintes. Il faut faire des choix rapides. En plein milieu de processus, il y a aussi un moment de doute quant à la pertinence du projet ou à tes choix. À un moment donné, tu arrives à passer au-dessus.

Est-ce que le quotidien d’un designer est stressant?

Il y a des périodes dans la vie d’un designer qui sont plus stressantes selon le mandat que tu as à réaliser, selon le temps, selon plein de facteurs. Mon quotidien n’est pas stressant, mais j’ai des périodes un peu stressantes. Avant une présentation client par exemple, j’ai un petit stress, mais je vois ça comme quelque chose de bénéfique, ça montre que tu ne laisses pas aller les choses, que c’est important pour toi.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes diplômés en design graphique pour entrer sur le marché du travail?

D’être persévérants. Si c’est vraiment ce qu’ils veulent faire, il faut qu’ils continuent de travailler sur des projets personnels pour garder la technique, peaufiner leur portfolio. Il faut foncer, aller voir les agences, envoyer des courriels. C’est sûr qu’il va y avoir des obstacles dans leur cheminement, ce n’est pas toujours facile de trouver un emploi. Avoir un portfolio en ligne, avec des updates, est le meilleur moyen de s’assurer une visibilité auprès des agences. S’ils «trippent» vraiment à faire du design, c’est sûr qu’ils vont être placés dans une agence qu’ils aiment. C’est sûr, sûr, sûr!