Carrière Des offres d’emploi qui n’ont « pas de bon sens »

Des offres d’emploi qui n’ont « pas de bon sens »

Le tiers des employeurs canadiens en TI seraient incapables d’offrir un salaire concurrentiel pour attirer de nouveaux talents.

Offrir une rémunération concurrentielle est le plus grand obstacle à l’embauche pour les leaders du secteur des technologies de l’information (TI).

C’est ce qui ressort du récent sondage de la firme spécialisée en dotation de personnel, Robert Half Technology (RHT). Les 270 décideurs canadiens sondés se sont prononcés sur les obstacles susceptibles d’empêcher d’attirer des talents au sein de leur entreprise.

Au sommet se trouve la question de la rémunération. Le tiers des répondants (33 %) ont affirmé que le salaire qu’ils offraient était « beaucoup moins élevé » que leurs concurrents.

Les candidats ont l’embarras du choix


Pour Pierre-Samuel Gendreau, directeur acquisition de talent chez Arobas Personnel, le sondage est « très pertinent ».

« Nous assistons pour l’instant à un moment assez unique sur le marché des TI, affirme M. Gendreau. Le marché est très particulier, car il y a plus de postes disponibles que de candidats qualifiés pour les combler. »

La job de Pierre-Samuel Gendreau est de trouver une personne à chacun des postes qu’on lui demande de combler. Malgré son éternel optimisme, le recruteur affirme qu’il reçoit parfois des offres d’emplois en se demandant s’il réussira à trouver un talent, car l’annonce n’a « pas de bon sens. »

« Rendu là, dit-il, c’est une question d’éducation. Parfois, un employeur offrira 15 000 $ en-deçà de la moyenne du marché et ira malgré tout de l’avant avec son offre. »

La lenteur du processus d’embauche : un autre obstacle


Le rythme du processus entre aussi en compte et se classe deuxième parmi les obstacles énumérés dans le sondage : 21 % des décideurs ont répondu que leur processus était « très lent », faisant en sorte que plusieurs candidats abandonnent en cours de route.

Les avantages accessoires et sociaux se situent sur la dernière marche du podium, récoltant 14 %. Les personnes sondées ne s’en cachent pas ; ils n’offrent « pas autant d’avantages uniques que les autres employeurs locaux. »

Selon M. Gendreau, les obstacles transposés dans le sondage sont récurrents. Lors d’une recherche d’emploi active, l’aspect important à considérer sera la rapidité du processus d’embauche.

« Si le ou la candidate n’a pas de job, doit payer ses factures et que l’entreprise n’est pas assez rapide dans son processus d’embauche, il passera assurément à côté de plusieurs talents », confie-t-il.

Ouvrir l’oeil au-delà du salaire


Concernant la recherche d’emploi dite passive, c’est « nécessairement l’argent et les avantages sociaux qui prendront le dessus. »

« Si quelqu’un fait 90 000 $ par année, n’a pas de bonus et n’a que des assurances normales et se fait offrir ailleurs le même salaire avec des bonus et des assurances béton, il prendra le second », lance Pierre-Samuel Gendreau, précisant que les candidats auront le réflexe de choisir le « meilleur ».

Par contre, le directeur acquisition de talents précise que cette façon de penser n’est pas nécessairement la plus optimale.

« Parfois, il s’agit d’un artifice qu’une entreprise se prévaudra pour glisser quelques lacunes sous le tapis, dit-il. Un client, que je ne nommerai pas, lance de l’argent sur la table, oui, mais le candidat finit par travailler dans un environnement nocif avec de l’overtime. »

Selon Pierre-Samuel Gendreau, si une entreprise offre 90 000 $ par année pour 35 heures par semaine et que nous le comparons au même salaire chez un concurrent, mais pour 50 heures par semaines, « ça change la donne ».