Carrière Ex-orthophoniste et gameuse, elle a changé de carrière!

Ex-orthophoniste et gameuse, elle a changé de carrière!

18hAncienne linguiste, professeur de français et orthophoniste, elle travaille désormais dans l’industrie du jeu vidéo! Le premier jeu de son studio sortira au printemps. Rencontre.


Andrée Boutin ne se destinait pas aux jeux vidéos, même si elle est une gameuse! Et pourtant, elle travaille aujourd’hui en lien avec sept développeurs, et s’occupe du budget, de la gestion de l’information ainsi que des questions logistiques chez Cardboard Utopia.


Zoom sur une carrière alternative qui pourrait intéresser quiconque désirant entrer dans l’industrie du jeu vidéo sans pour autant être développeur!



Espresso-Jobs : Pouvez-vous nous présenter votre travail?


Andrée Boutin : Je travaille pour Cardboard Utopia, qui est un studio indépendant montréalais fondé en mars 2014. Nous produisons actuellement notre premier jeu, Children of Zodiarcs, qui va sortir au printemps 2017. Dans la compagnie, je m’occupe de tout ce qui n’est pas du développement de jeu. Je suis gestionnaire de projets et de communauté et je m’occupe aussi du développement d’affaires. Dans le studio, nous avons une gestion de projets très « crowdsource », on établit nos « milestones » en équipe, les créateurs et les leads parlent entre eux, moi je m’occupe de fournir les outils qui marchent le mieux. Par exemple, en ce moment, on utilise une plateforme nuagique pour gérer la communication dans la gestion de projets. Je gère également le budget, c’est moi qui suis en arrière du directeur créatif et qui dit « maintenant, il faudrait que ce soit fini svp! » (Rires)



Votre poste pourrait-il constituer une carrière alternative pour quelqu’un qui veut évoluer dans le milieu des jeux?


Oui. Absolument. Les gens qui sont développeurs veulent souvent aller davantage vers le créatif, mais quelqu’un qui a de la drive, qui veut gérer un projet, et qui voudrait entrer dans le milieu du jeu sans être nécessairement développeur, je dirais que oui. Ce que je fais ressemble beaucoup à ce qu’on appelle un « producer » dans l’industrie. Je n’ai pas tous les chapeaux du « producer », mais il y a beaucoup d’aspects quand même. On oublie souvent qu’on a besoin de personnel de soutien, de gestion, surtout chez les indies qui se retrouvent avec une entreprise sur les bras.



Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui voudrait suivre votre parcours?


Il faut être flexible et ouvert. Je suis comme la « résolveuse de problèmes professionnelle ». N’importe quoi qu’on me lance, il faut que j’arrive à trouver l’information. Je suis professionnellement entraînée à trouver la formation la plus précise.



Par exemple?


On peut venir me voir et me dire : « Il faut qu’on s’en aille aux États-Unis, et on a beaucoup de matériel avec nous, comment fait-on pour passer la frontière? ». On peut aussi me voir pour me dire que la façon dont l’équipe partage l’information n’est pas assez efficace pour arriver à produire tout ce qu’elle doit produire. Je m’occupe de trouver les outils de gestion adéquats. Je change aussi les façons de faire les playtests, la dernière fois j’ai créé un petit questionnaire que l’on pose aux gens et j’ai mis l’information dans une matrice pour qu’on soit capables de l’exploiter. C’est tellement vaste ce que je fais!



De quelle façon avez-vous contribué à Children of Zodiarcs?


Je gère les opérations de la compagnie, l’équipe, les ressources humaines. En lien avec le jeu, je vais m’occuper des communications. Je suis pas mal tout le temps aux événements, je m’occupe du site web, Facebook, Twitter, on a aussi un Kickstarter et une newsletter. Je vais créer des liens avec des partenaires d’affaires, aller discuter avec d’autres studios, parler du projet. Dans le studio, je gère l’aspect administratif en lien avec le jeu : trouver le financement, le sécuriser, le distribuer. Je suis impliquée dans les playtests aussi.



De quel type de jeu s’agit-il?


C’est un Role Playing Game (RPG) tactique, comme Final Fantasy, Fire Emblem , ou encore Shining Force. Le petit twist, c’est qu’on ajoute des cartes et des dés au gameplay, pour le côté stratégique. C’est un jeu de combat tour par tour, et les cartes sont nos attaques. Notre but était d’avoir quelque chose où le joueur est sollicité à tout moment, et où tout ce qu’il fait a un impact, des décisions stratégiques se prennent à chaque minute. Les cartes et les dés sont personnalisables. C’est un gros jeu pour de l’indépendant, y’a beaucoup de stock, d’assets, etc. L’équipe l’a créé en trois ans.



Quelle est votre formation et votre parcours?


Ma formation n’est pas précisément liée aux jeux vidéos. J’ai été linguiste, professeur de français, orthophoniste. J’ai fait un changement de carrière par la suite et me suis lancée dans une formation en bibliothéconomie et sciences de l’information. Je suis en train de faire une maîtrise et un projet de recherche sur les besoins d’informations des développeurs de jeux vidéo. C’est là où j’ai commencé à bifurquer vers les développeurs de jeux vidéo indépendants…!

Quand vous dites « les besoins d’informations des développeurs de jeux vidéo », que voulez-vous dire?


Tout l’aspect gestion de l’information est un besoin de l’industrie. Les comportements informationnels sont une spécialité des sciences de l’information qui cherche à savoir quels besoins ont les professionnels pour faire leur travail, et comment ils recherchent ces informations. Ultimement, le but de ma recherche est de savoir de quoi les indies ont besoin, comment ils font pour y accéder, et essayer de leur faciliter cet accès. Pour les petites entreprises, l’accès à l’information est crucial, elle leur permet de survivre.



Vous aimez les jeux?


Oui, je m’intéresse surtout à des jeux narratifs, aux petits jeux indépendants. Quand on présente un jeu aux gamers, il faut qu’on ait un terrain commun, donc ça m’aide de connaître les jeux. Ça m’aide aussi à comprendre les développeurs quand ils me parlent. La communauté des jeux vidéos indie est très créative, très axée sur la création d’expériences originales plutôt que sur la conception de produits commerciaux. C’est très collaboratif aussi, ici à Montréal tout le monde se partage l’information et se donne des coups de main.













Nom du studioCarboard Utopia


Lieu: Montréal, fondé en 2014


Activité: En développement du jeu vidéo Children of Zodiarcs.


Nom des principaux dirigeants: Jason Kim, fondateur et directeur créatif


Nombre d’employés: 7 développeurs, une gestionnaire de projets.


Type d’emplois offerts: développeurs, designers.