Au même titre qu’un médecin, un psychologue ou un avocat, ce qui est discuté à portes closes avec le professionnel RH doit demeurer confidentiel, nous dit notre chroniqueur...
Fais-moi confiance! Combien de fois avons-nous entendu quelqu’un utiliser cette suite de trois mots et avons-nous mordu à l’hameçon? Autant en amour qu’en affaires!
Il est vrai que la confiance se gagne, mais il est aussi vrai que la confiance peut être mise de l’avant par un code de déontologie. Ô le gros mot : déontologie!
Laissez-moi terminer si vous le voulez bien. Je ne suis pas ici pour défendre ou débattre du pour et du contre des codes de déontologie professionnelle, mais bien pour remettre en lumière une utilité indéniable : la confidentialité.
Et avec la confidentialité vient les confidences et avec les confidences vient la confiance. Au même titre qu’un médecin, un psychologue ou un avocat, ce qui est discuté à portes closes avec le professionnel RH demeure confidentiel.
Ici, je ne veux pas aborder la question de l’intérêt de l’employeur et du dilemme auquel le professionnel RH peut être confronté en possession d’informations privilégiées. Je veux plutôt aborder la perspective de ce qui ne peut être communiqué verbalement, mais aussi par le non-verbal, principalement par le regard. Mais puisque bien souvent, nous ne nous regardons pas réellement lorsque nous nous parlons, la perception des signes est compromise dès le départ.
Pensez un instant à l’expression : se parler dans le blanc des yeux! Peut-on vraiment se regarder le blanc des yeux plutôt que l’iris? Sérieusement?
Désolé pour la digression. Donc, je parlais de confiance, de confidentialité, de déontologie et du non-dit dans le dit. Tout le monde me suit. Ainsi, il arrive à l’occasion, pour ne pas dire fréquemment, que votre professionnel RH soit en possession d’informations privilégiées qui pourrait s’avérer très pertinentes pour vous. Mais il ne peut pas en faire mention. Et parfois, il faut juste être patient.
Tout ceci me fait penser à l’histoire de madame X. Cette dame était vouée à une promotion imminente. Tout n’était qu’une question de jour et de processus. Mais bien évidemment, elle ne le savait pas. Tout comme elle ne savait pas qu’un congédiement était planifié et que la position laissée vacante lui était offerte sur un plateau. L’effet de surprise augurait bien. Du moins, davantage que l’effet de surprise créée par madame X lorsqu’elle remit sa démission effective sur-le-champ, moins de 30 minutes après la fin d’emploi de l’autre personne!
Être patient pour un poste, oui, mais jusqu’à quel point? Laisser passer des opportunités ailleurs, ok, mais combien de temps?
La prochaine fois que vous irez voir votre professionnel RH -ou bien fouiner- pour discuter d’opportunités de carrière et d’ouvertures de postes, et qu’il vous dit « fais-moi confiance » sans toutefois entrer dans le détail, ne faites pas qu’ouvrir l’oreille, regardez-le aussi dans les yeux (pas le blanc des yeux évidemment).
Mais encore faut-il que vous alliez le voir! Ça c’est une autre histoire. Je sais de quoi je parle, faites-moi confiance...
Kevyn Gagné est professionnel et vulgarisateur RH aux services des employés et des employeurs. Le comportement humain, dans le monde du travail, est au cœur de ses interventions. Parfois drôle, parfois cru, mais toujours dans le respect de la personne, ses propos ne laissent personnes indifférents. Il vous fera voir les RH autrement. |