Carrière Hexoskin, l’entreprise montréalaise qui travaille avec la NASA

Hexoskin, l’entreprise montréalaise qui travaille avec la NASA

Hexoskin


Cette compagnie qui produit des vêtements biométriques travaille avec des gros partenaires et compte étendre son champ d’application en proposant un véritable outil de diagnostic.


Fondée en 2006 par deux amis du secondaire, Carré technologies, maison mère de Hexoskin, s’est engouffrée dans le commerce de niche du vêtement connecté.


Pierre-Alexandre Fournier, actuel chef de la direction, et Jean-François Roy, vice-président recherche et développement, sont partis d’une idée, d’une envie : en apprendre plus sur eux-mêmes, sur leur santé. Jean-François Roy est en effet titulaire d’un bac en génie électrique et d’une maîtrise en microélectronique, option bio médicale de polytechnique Montréal.


Ce n’est qu’en 2011 que leur produit est lancé : des vêtements au look sport dans lesquels des capteurs sont implantés pour recueillir plusieurs données : les battements du cœur, la respiration et les mouvements.


« Hexoskin est une plateforme open data, ce qui veut dire que les acheteurs peuvent faire ce qu’ils veulent de leurs données », précise M. Roy.


Une main d’oeuvre diversifiée


L’équipe qui travaille à développer les produits de Hexoskin est composée d’une technicienne spécialisée en textile, qui a pour défi d’intégrer le système de mesure dans le vêtement (on trouve ainsi une pièce avec des machines à coudre dans les locaux de Hexoskin), d’ingénieurs hardware et software, d’ingénieurs bio-médicaux ainsi que des responsables du marketing et de la communication.


Ils sont donc 25 à occuper les bureaux situés au 5800 rue Saint-Denis, juste en face du métro Rosemont. Si l’entreprise ne procède pas vraiment à des grosses vagues d’embauches, elle recrute présentement deux talents : un programmeur et un technicien en électronique.


M. Roy leur promet flexibilité, mais attend d’eux un beau portfolio et à défaut, de bonnes références, d’aimer travailler en équipe, d’être curieux et « sympa ». « On ne veut pas voir des gens travailler, on veut voir le résultat de leur travail », détaille M. Roy.


Parmi leurs clients, des coachs sportifs, des chercheurs en psychologies, en physiologie, des universitaires, ou des particuliers. « Par exemple, l’UQAM a analysé les calories brûlées pour les travailleurs en foresteries afin d’adapter leurs horaires de travail », explique le vice-président.


Nasa


Mais le plus prestigieux : l’Agence spatiale canadienne (ASC), pour lequel Hexoskin travaille main dans la main avec la NASA… La compagnie a répondu à un appel d’offres de l’ASC et a ainsi reçu 2,4 millions $ pour poursuivre le développement de sa technologie Astroskin, un système de biosurveillance qui sera utilisé à bord de la Station spatiale internationale (SSI).


Il s’agit d’un « maillot intelligent » assorti d’un logiciel dédié qui collectera des données scientifiques très utiles sur les signes vitaux des astronautes, la qualité de leur sommeil et leur taux d’activité physique pendant leurs missions. L’astronaute de l’ASC David Saint-Jacques fera la mise à l’essai d’Astroskin pendant sa mission de six mois à bord de la SSI en 2018-2019.


Dans ce processus, la NASA s’assurent de la qualité du produit final envoyé dans l’espace.


Concernant les données récupérées grâce à leurs camisoles, Hexoskin ne compte pas les vendre à d’autres compagnies. « Ou alors par nous, mais nous les rendons anonyme et nous les utilisons pour améliorer nos produits », poursuit M. Roy.


Pour le futur, l’entreprise s’enligne vers les produits médicaux. « Nos vêtements ne peuvent pas être utilisés comme des outils de diagnostic pour le moment, juste de récupération de données. Un objectif qui devrait être atteint l’année prochaine.