Quand le recruteur ne sait pas de quoi il parle…
Kévyn Gagné
15 février 2017
Carrière
4 minutes à lire
249
Le recruteur a-t-il la science infuse? Serait-il Dieu? Dois-je le louanger? Ou avoir peur de lui ? Dois-je jouer le jeu? A-t-il un ascendant sur moi ou bien est-ce moi qui le mets sur un piédestal?
Aucune autorité… et pourtant, lorsque le recruteur fait résonner la sonnerie de notre téléphone, le monde cesse de tourner et pour un instant aucun autre bruit ne nous entoure sauf celui de l’espoir.
Nerveux, les mains moites, un chat dans la gorge, nous répondons et nous nous efforçons de ne pas laisser transparaître notre nervosité… mais la voix d’un candidat qui mue subitement comme un ado de 13 ans au bout du téléphone ça paraît et ceci même en s’efforçant du contraire!
Que cela fasse une semaine ou un mois que nous cherchons un emploi et que nous attendons l’appel, nous sommes bien souvent portés à répondre n’importe quoi seulement par crainte de contredire le recruteur ou par peur de le décevoir. Donc, nous répondons « oui-oui » à n’importe quoi ou presque!
Au bout du fil, alors que vous ne prenez jamais le temps de prendre une pause ou du recul par peur de perdre votre chance, par peur que le recruteur mette subitement fin à la conversation, vous êtes-vous déjà dit ne serait-ce qu’une nanoseconde que le recruteur raconte n’importe quoi lui aussi?
Non, pourquoi? Parce que vous le mettez immédiatement sur une marche supérieure à vous? Je ne peux pas vous en vouloir évidemment, mais Come On! Donnez-vous une chance!
Un recruteur fait du recrutement, c’est niaiseux, mais c’est comme cela. Habituellement, un recruteur ce n’est pas un contrôleur financier ou un développeur web ou un spécialiste AutoCAD qui met le chapeau de recruteur pour vous contacter aujourd’hui. Non. C’est bien souvent un recruteur externe qui travaille pour un client et son mandat est de trouver des candidats pour l’entreprise.
Un recruteur –et non pas un chasseur de têtes- ne fait que proposer des candidatures pour combler un besoin. Ce besoin, le recruteur n’en connaît que les grandes lignes, grandes lignes que nous avons bien voulu lui transmettre avant que celui-ci ne les filtre pour vous les expliquer.
Quand un recruteur me téléphone pour me dire que son client aimerait avoir les services d’une personne comme moi pour établir une stratégie patronale pour éviter que ses employés n’aillent en Lock-Out, je reste bouche bée! Les employés vont en grève et c’est l’employeur qui va en Lock-Out! Fais tes devoirs mon grand!
C’est aussi le cas quand un recruteur me contacte pour me demander si j’ai de l’expérience avec tel aspect anodin et que je lui réponds « non » en prenant le soin d’ajouter que cet aspect est très secondaire à l’emploi, donc « expérience ou non ça ne fait aucune différence ». Ou encore quand le recruteur me répond que c’est primordial... j’aime lui répondre « très bien, je constate que vous ne comprenez rien de votre propre position, merci, mais au suivant! »
AUCUNE SCIENCE INFUSE mon recruteur en herbe.
Donc, au bout du fil, vous n’êtes peut-être pas le seul à dire n’importe quoi ou du moins avoir l’impression de dire n’importe quoi. Faites le test, c’est facile. Laissez parler le recruteur, QUESTIONNEZ-le, oui-oui, questionnez-le et voyez. Voyez comment certains recruteurs ne répondent pas mieux que vous; constatez à quel point certains cherchent leurs mots, leurs idées; voyez à quel point certains bégaient. Laissez-les parler et ils s’enfoncent souvent très bien tout seul.
Ce sont eux que vous craignez?
Kévyn, tu exagères, les recruteurs ne sont pas tous comme ce que tu dépeins. Heureusement, sinon nous ne serions pas sortis du bois!
Ce que je dis, et je le crois, c’est que 80% des recruteurs (jeunes ou non) sont bons et que 20% ne savent pas du tout de quoi il en retourne. Même les 80% bons ne connaissent pas tout de la position et s’ils sont bons, ils vous diront que les questions précises que vous posez seront excellentes en entrevue. C’est entre autre ce qu’un bon recruteur vous dira. Un excellent recruteur – et évidemment un chasseur de têtes - ne vous dira pas n’importe quoi puisque bien souvent il a une relation privilégiée et de longue date avec le client, donc il connaît très bien la réalité.
Ne craignez pas de dire, ou du moins d’avoir l’impression de dire, n’importe quoi et évitez surtout de répondre « oui » à n’importe quoi. Prenez le temps d’analyser votre interlocuteur au bout du téléphone et dites-vous qu’il est peut-être incompétent. Je vous le jure que ça vous donnera un p’tit Boost de confiance!
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