C’est dans le cadre du Forum Xn, qui s’est tenu au Digihub de Shawinigan, que Espresso-Jobs est tombé sur une organisation non gouvernementale africaine, 10000Codeurs, basée au Sénégal, au Cameroun, en Guinée et en Côte d’Ivoire.
« Je suis venu au Forum Xn pour donner une vision réaliste de l’Afrique aux Québécois, car ils ne connaissent pas le continent », lance Julien Cangelosi, président de la branche ivoirienne de l’organisme non-gouvernementale africaine 10000Codeurs. « Pourtant, il y a tant de synergies à faire entre les deux communautés. »
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Cangelosi n’est pas africain. Il aime bien affirmer à la blague qu’il est « le seul blanc » de son équipe. Il vient du sud de la France et a fait ses études à HEC Paris en entrepreneuriat. Après avoir fait un séjour au Québec en 2009 alors qu’il travaillait pour le Canadien de Montréal dans le domaine du marketing digital, il retourne en France afin de monter sa boite, Yes we Cange, qui se spécialise dans le e-marketing.
C’est aussi à Montréal qu’il a rencontré sa femme, d’origine ivoirienne, avec qui il a maintenant une fille. La famille vit à Abidjan, capitale de la Côte-d’Ivoire, où le siège social de 10000Codeurs est situé.
10 000 codeurs, sur dix ans
Le but de cette ONG africaine est de favoriser à travers l’Afrique l’insertion professionnelle et l’employabilité des jeunes et des femmes en leur apportant une qualification dans des métiers liés au numérique.
Plusieurs se demanderont pourquoi choisir de s’installer en Côte-d’Ivoire. D’après son expérience, pour faire des affaires là-bas, il faut être présent. « Et c’est aussi par le choix du cœur, affirme en souriant le président de 10000Codeurs, et pour l’opportunité business, puisqu’il y a de tout à faire. »
Cangelosi ne le cache pas, il y a un « réel besoin » chez les Africains. « Il n’y avait pas vraiment d’écosystème numérique et le plus important dans un écosystème numérique, c’est la formation », affirme-t-il. Il poursuit en avançant qu’avec 10000Codeurs, l’objectif est de créer « la génération de directeur des systèmes d’information (DSI) et d’entrepreneur de demain », soit 10 000 codeurs.
Pour atteindre cet objectif dit réaliste, il faut y aller à coups de sensibilisation. Des caravanes parcourent les villages pour aller à la rencontre de la jeunesse africaine à travers les « Rencontres 10000codeurs ».
« On leur explique qu’ils peuvent devenir entre autres DevOps, architecte logiciel, analyste de données et qu’ils peuvent gagner bien leur vie », confie M. Cangelosi.
Plutôt que de faire du lovemoney, soit récolter de l’argent auprès de la famille, pour immigrer en France ou ailleurs clandestinement, « on leur dit “’formez-vous et et montez votre boite”’ ».
Selon l’estimation de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), la population francophone mondiale atteindra près de 700 millions de locuteurs, dont 85 % vivront en Afrique.
D’après lui, le Québec numérique a à apprendre de l’Afrique numérique. « C’est un échange gagnant-gagnant, sinon ça ne fonctionnera pas, dit-il. Si vous arrivez avec un sentiment de supériorité, ça ne le fait pas. »
