À 32 ans, il est Game designer chez Ludia!
Céline Gobert
24 mars 2017
Carrière
6 minutes à lire
2 198
Fan des jeux classiques “Super Nintendo” comme Zelda ou Mario, ce game designer de 32 ans est passionné par son travail chez Ludia. Son dernier projet? Le jeu How to train your dragon commandé par Dreamworks!
Cela fait plus de 25 ans que Rémi Mallette joue à des jeux vidéo. Avant de faire son entrée dans cet univers qui l’a toujours fait rêver, il a travaillé en marketing. Un atout qui lui a bien servi lors de son entrevue d’embauche. Il nous raconte!
Espresso Jobs : En quoi consiste le métier de game designer?
Rémi Mallette : Ça consiste à élaborer l’expérience que le joueur va vivre à travers le jeu : les règlements, les actions qu’il va pouvoir faire, l’environnement global, l’émotion qu’il va ressentir. On est un peu l’épicentre de tout le développement d’un jeu et de son expérience. Au début d’un projet, on va évaluer qui est le joueur, à qui on s’adresse et qu’est-ce qui l’intéresse. Par la suite, on va élaborer un plan d’attaque, et décider de l’identité du jeu et sur quoi on veut mettre l’emphase. Après, on va penser à la mécanique. Chez Ludia, on a l’avantage de travailler avec des IP (ndlr: des produits déjà existants, marques de commerce) donc on va s’inspirer beaucoup de l’IP pour diriger l’expérience qu’on veut donner au joueur. Dans mon cas, c’était How to train your dragon de Dreamworks.
Comment ça se passe avec les clients?
Ça dépend des clients avec qui l’on fait affaire. Soit c’est nous qui les approchons avec une idée, soit ce sont eux qui aimeraient faire un jeu basé sur un film ou un jeu. C’est le CEO qui gère ça. Ensuite, on nous mandate à développer le jeu. Le nombre de gens qui travaillent sur un projet va être amené à évoluer graduellement au fil du temps, selon les étapes de production. On commence avec une petite équipe qui se concentre à faire des concepts, des prototypes, pour évaluer la direction du jeu. On peut monter jusqu’à 60 personnes selon la production nécessaire pour l’art 3D, ou la programmation. Une fois le jeu complet, on continue à développer le jeu, en équipe réduite, de 30 personnes par exemple.
Sur le jeu How to train your dragon, quelle a été votre participation?
Une fois le jeu «live», je prenais l’état de vie du jeu, je regardais ce que les joueurs faisaient, ce qu’ils demandaient, quels étaient leurs problèmes, ce que l’on pouvait ajouter comme features pour améliorer le jeu, tels de nouveaux dragons, des combats, de la course.
Quels sont les plus gros défis dans le développement d’un tel jeu?
Il y en a plusieurs. Par exemple, les contraintes techniques au niveau du téléphone, car nous travaillons pour le marché mobile. Quelles sont les limites du téléphone, en termes de mémoire, d’espace, de la qualité graphique? En tant que game designer, on est l’épicentre, on doit travailler avec les autres départements. La communication est quelque chose de très challengeant. On doit s’assurer que tout le monde a le même objectif, la même vision, et qu’on travaille dans la même direction.
Quelle est votre formation académique?
J’ai fait une formation technique spécialisée en design, d’abord en conceptualisation de niveaux de jeu (level design) avec une parcelle rattachée au game design. Cette formation était offerte par le Campus ADN.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans ce milieu?
Dès mon plus jeune âge, j’étais un fan de jeux vidéo, un véritable mordu. Je suis d’une génération où les formations n’étaient pas aussi accessibles qu’aujourd’hui dans les écoles. Ça n’existait pas! Avec les années, ça a grandi. J’ai alors décidé de tenter ma chance, et j’étais chanceux d’être recruté par Ludia!
Qu’est-ce qui a fait la différence lors de l’entretien d’embauche selon vous?
J’ai un background dans un autre corps de métier dans lequel j’ai eu à interagir beaucoup socialement avec les gens : vente, mise en marché de produits, marketing. En tant que game designer, comme il y a une grosse partie de communication avec les gens de l’équipe, les décideurs, avoir un background en vente et mise en marché m’aide à apporter mes idées de façon plus claire aux clients-cible. Ça m’a beaucoup aidé à me démarquer des autres.
Qu’est-ce qui est le plus challengeant dans votre métier?
C’est d’être capable de prendre le concept et les émotions qu’il y a dans votre tête et de le partager avec l’équipe. C’est extrêmement difficile de créer une émotion par les mots ou les images. Partager notre vision avec les gens afin qu’ils la comprennent et qu’ils l’absorbent, pour créer avec passion, est le vrai défi!
Et pour y parvenir, ça prend quelles qualités?
Avoir ce qu’on appelle des «soft skills», des qualités pas forcément techniques. Il faut être capable de prendre la critique, d’écouter les gens de notre équipe car les idées viennent de partout. Il faut être ouvert à ce que les autres proposent, et être humble. On se trompe plus souvent qu’on a raison et c’est par les erreurs qu’on apprend.
Comment vous décririez le milieu des jeux vidéo?
J’ai connu beaucoup d’autres milieux, et la différence est indescriptible. C’est un milieu de passionnés. On est dans un monde où les gens pourraient passer plus d’heures à faire le jeu que de vouloir rentrer à la maison faire autre chose! (Rires) Les personnes aussi sont éclatées, colorées. Il ne faut pas être gênés, avoir peur de son identité. Au contraire, c’est ça qui fait la couleur d’une compagnie ou d’un projet!
Qu’est-ce qui vous donne envie de rester chez Ludia?
La compagnie Ludia fait confiance à des gens jeunes et a permis à beaucoup de gens de débuter dans l’industrie. Ils ont aussi des gens d’expérience qui peuvent les coacher. C’est une philosophie de confiance. Tout le monde est écouté. Les idées proviennent de partout. Et c’est très gratifiant! La qualité de vie, au niveau des horaires, a mauvaise réputation dans l’industrie, et Ludia a fait une priorité de s’assurer que les gens qui travaillent ici ont une vie personnelle, des horaires et des conditions agréables. Ludia se concentre vraiment sur le confort de l’employé. Les gens sont zen, relax, il n’y a pas de pression, de stress.
Quel conseil donneriez-vous à des jeunes qui débutent dans le milieu et qui voudraient se démarquer?
On a souvent tendance à partir sur plein de petits projets mais sans nécessairement les terminer… Terminez-les! Faites-en un produit fini! Ne présentez pas seulement des choses qui sont juste des essais ou des concepts. Les recruteurs et les gens du métier verront que vous êtes capables d’aller jusqu’au bout, que vous êtes passionnés. Ça fait une grosse différence quand on voit des juniors capables de pousser par eux-mêmes, sans être supportés en permanence.
Nom du studio : Ludia Lieu: Montréal, fondé en 2007. Nombre d’employés : + de 350, d’artistes VFX à concepteur de jeux, ou producteur associé. Activité: Crée et distribue du contenu multiplateforme de divertissement numérique. Portfolio: Jurassic World™: The Game, Teenage Mutant Ninja Turtles: Legends, Dragons: Rise of Berk, Family Feud® 2 & Friends, Kung Fu Panda: Battle of Destiny, Waldo & Friends et The Price Is Right™.
|
Articles susceptibles de vous intéresser
Emplois susceptibles de vous intéresser
Montréal
Permanent à temps plein
Publié il y a 4 jours
Longueuil
Permanent à temps plein
Publié il y a 25 jours
Vous devez être connecté pour ajouter un article aux favoris
Connexion ou Créez un compte
Emploi favori
Vous devez être connecté pour pouvoir ajouter un emploi aux favories
Connexion
ou Créez un compte