À Montréal, elle a travaillé sur le dernier Alien!
Céline Gobert
10 avril 2017
Carrière
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Le nouveau volet de la saga Alien sort en salles le mois prochain. La coordinatrice de production VFX chez Framestore a travaillé sur le film et nous révèle les dessous de son métier!
Jungle Book, King Arthur : Legend of the Sword, Alien : Covenant, Paddington 2. Autant de noms de films que Raphaëlle Weisz peut ajouter à sa liste de projets passionnants. Après avoir travaillé plusieurs mois chez Cinesite, la jeune femme de 27 ans a rejoint le studio Framestore à Montréal il y a un peu plus d’un an.
Son dernier projet? Alien : Covenant de Ridley Scott! «Les gens ne vont pas être déçus de ce nouveau volet!», lance-t-elle. Elle nous raconte son expérience.
Espresso-Jobs: Pouvez-vous me présenter votre travail chez Framestore?
Raphaëlle Weisz : Je suis coordinatrice de production, je m’occupe de faire la liaison entre les artistes, les clients, mes patrons. Mon travail est de m’assurer que tout fonctionne, de décharger mes supérieurs, et de répondre aux requêtes particulières du client. Je suis en charge des équipes d’animation et de CFX, un type d’animation qui ajoute de la finesse et un effet réaliste supplémentaire. Par exemple, si l’on prend la voile d’un bateau, il faut que le mouvement soit à 100% plein de finesse. En ce moment, je travaille sur le film d’animation Paddington 2.
Par exemple, si on prend le film Alien: Convenant, quel a été votre travail sur ce projet?
J’étais impliquée dans le département lighting, et dans la création du vaisseau. C’est nous à Montréal qui nous sommes occupés du chestbuster (ndlr: Alien au stade embryonnaire qui sort du corps humain en lui explosant la poitrine) et ce sont les studios de Framestore Londres qui ont fait le facehugger (ndlr: Alien au stade larvaire, il s’accroche au visage de ses victimes pour féconder en elles). Nous avons créé le vaisseau, à l’échelle, dans son intégralité. Il fait la taille de six terrains de foot! Ça a pris beaucoup de détails. Dans l’espace, il n’y a pas vraiment de références pour l’échelle et il fallait donner l’impression que le vaisseau est gigantesque. On a dû pousser les technologies au maximum.
Quelle réalisation vous rend le plus fière?
Je dirais The Revenant (ndlr: Alejandro González Iñárritu sorti en 2015, avec Leonardo Di Caprio dans le rôle d’un trappeur). Certains plans demandaient beaucoup de travail. Les lieux de tournage, en Argentine et au Chili, étaient super beaux. J’ai aussi l’occasion de voir beaucoup d’images que les gens ne verront pas. On a accès à du matériel vraiment unique. Paddington 2 aussi j’adore car en animation, on peut aussi travailler au développement de personnages.
Qu’est-ce qui a fait la différence lors de votre entrevue d’embauche chez Framestore selon vous?
J’avais fait une formation pour devenir artiste, pas pour travailler en production. Mais ce background technique a été un point fort, ça me donne un plus pour debriefer des artistes.
Que conseillerez-vous aux candidats?
D’être passionnés par le cinéma. L’esprit d’équipe aussi est important, personne ne fait les choses tout seul en 3D. Un plan d’une seconde peut prendre 6 ou 7 personnes minimum. Travailler sur un film, c’est travailler avec beaucoup de personnes. Tout ce que tu fais va ensuite dans les mains d’un autre, et une erreur peut affecter le travail de celui qui suit.
Qu’est-ce qui vous séduit chez Framestore?
Ils sont très proches des réalisateurs et sont impliqués dès le début d’un projet. Une production peut appeler un studio un peu dernière minute, et la vision du réalisateur n’est alors pas comprise tout de suite. Framestore s’implique dès le début. JK Rowling est même venue rencontrer les équipes dans les bureaux de Londres pour Fantastic Beasts…
C’est quoi le plus challengeant dans votre profession?
Les longues heures! On peut avoir parfois tendance à s’attacher à certaines séquences, et ne pas arriver à s’en détacher. Ou de travailler beaucoup sur une scène extrêmement technique ou difficile qui sera coupée au montage. Parfois, un plan nécessite 1 million de dollars, et le studio-mère décide de laisser tomber par manque de temps ou d’argent.
Quelles qualités ça prend?
Il faut être capable de communiquer et de filtrer l’information. Avoir trop d’informations, c’est parfois ne pas en avoir assez. Il faut rester proche des gens, les motiver, les orienter, en étant des cheerleaders.
Sur votre LinkedIn, vous parlez de «la magie du cinéma»? Qu’est-ce qui vous passionne dans l’univers VFX?
Je voulais aller faire de la magie à Poudlard! (Rires) (ndlr: école de sorcellerie dans l’univers fictif d’Harry Potter). En VFX, le «God complex» existe! Tu as un pouvoir total sur la création, tu pars de rien pour créer une scène en 3D, tu travailles des mois avec plusieurs équipes...C’est totalement «thrilling»! Je suis devenue complètement accro à ces aventures-là!
Nom du studio: Framestore Lieux: Montréal (mais aussi Londres, New-YorK et Los Angeles) Nombre d’employés: + de 1000, dont + de 200 à Montréal. Réalisations: Ghost in the shell, Guardians of the Galaxy 2, Blade Runner 2049, Thor Ragnarok, Avengers Infinity War… Nom du dirigeant: William Sargent, cofondateur et président-directeur général |
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