Carrière Recruter et retenir sa main-d’oeuvre en temps de pénurie

Recruter et retenir sa main-d’oeuvre en temps de pénurie

Pascal Gozzi


« Notre matière principale ce sont les humains, donc la matière grise. Il faut les garder et les faire évoluer », dit Pascal Gozzi, d’Alithya.


Recruter les bonnes personnes et les garder au sein de l’entreprise représente un défi pour ce directeur au LAB FinTech Alithya, société de services-conseils en technologies de l'information et en gestion des organisations.


Pascal Gozzi doit gérer au quotidien tant des projets que des ressources humaines


Quel parcours vous a mené jusqu’à un poste de direction ?


Je suis originaire de France. De base, je suis ingénieur en mécanique énergétique, donc aucun rapport avec ce que je fais présentement. Mon évolution s'est faite en France, où je suis passé dans de grandes sociétés de services et dans des rôles de développeur analyste, chef de projet, directeur de projet. Je suis arrivée ici il y a trois ans et je suis chez Alithya depuis un peu plus de deux ans. Je suis entré dans un rôle de chef de projet et assez rapidement comme directeur.


Est-ce que ça a été difficile de faire votre marque une fois à Montréal ?


Au début, il faut prendre le premier train, ce n'est jamais évident. C'est le premier mandat, la première expérience qui compte. Il faut accepter de prendre un poste moins élevé que ce que l'on est capable de faire. Montrer que tu comprends l'enjeu du mode de fonctionnement entre les personnes. C'est sûr que c'est un tout petit peu différent en terme de cultures. Je suis content de là où je suis, de l'opportunité qu'on m'a donnée. Il ne faut pas avoir peur de bouger, d'aller faire un tour ailleurs, quitte à revenir après.


En quoi consiste votre travail au quotidien ?


Je gère des projets, particulièrement avec Desjardins, l'un de nos clients. Après, j'ai la partie ressources humaines. J'ai environ une vingtaine de ressources permanentes à suivre. Je fais beaucoup de recrutement, incluant à l'international. Je fais aussi beaucoup d'avant-vente. Donc le but du jeu, c'est d'aller vendre nos projets. Donc de dire voilà notre offre, voilà comment on peut répondre aux besoins du client, quelles sont nos opportunités.


Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite obtenir un poste de direction ?


Beaucoup d'écoute, que ce soit par rapport au client, à ce qu'il s'attend, pour pouvoir lui répondre, ou au niveau des collaborateurs. Il y a une vraie pénurie de main-d'oeuvre. C'est un gros défi actuellement. Et beaucoup d'accompagnement. Notre matière principale ce sont les humains, donc la matière grise. Il faut les garder, il faut garder les meilleurs et les faire évoluer. Je conseillerais de développer ses capacités humaines. Il y a des bases techniques, mais c'est la partie humaine qui va jouer beaucoup plus.


En tant que directeur, que faites-vous pour garder vos employés ?


Essayer de leur donner des projets qui sont intéressants. C'est aussi de suivre la personne. Surtout quand ils sont en mandat chez le client, c'est toujours compliqué, mais on essaie quand même d'avoir un vrai suivi. De faire des activités, que ce soit sportives ou culturelles. On essaie de monter une synergie. Il y a aussi des formations pour faire évoluer les gens. On essaie de créer une famille et de ne pas la perdre, puisqu'on est en croissance et ça bouge.


Quel est votre plus grand défi ?


C'est de recruter les bonnes personnes et de les garder. Il y a énormément de besoins. Ça explose au niveau de Montréal. Le but du jeu ce n'est pas d'aller les chercher chez les autres clients. Le marché se sature. Ça ne peut fonctionner qu'en faisant venir de l'expertise de l'extérieur. Que ce soit des gens de Québec, de Toronto ou de l'extérieur du Canada.


Quel élément est essentiel selon vous chez un candidat idéal ?


C'est quelqu'un qui va s'investir et qui sera pluridisciplinaire, plutôt que spécialiste. Le marché évolue beaucoup. Plus les gens sont multi-compétences, mieux c'est. Dans toutes les sélections que je fais, c'est de voir si c'est quelqu'un avec qui ça va bien passer avec les clients et les équipes. Le côté relationnel on le regarde aussi, en plus des compétences techniques. On fait du service. Ce qui veut dire qu'on est soit chez le client, soit en mode externalisé. Le relationnel va compter obligatoirement. Il faut qu'on arrive à se comprendre, à faire passer de bons messages et à coder ce qu'on a deman