Dans le numérique, le Canada a beaucoup à apprendre de l’Estonie

Le petit pays balte a en effet une longueur d’avance dans la « gouvernance numérique »...

Le Canada a à apprendre de l’Estonie à propos de la numérisation de certains paliers gouvernementaux. Un aspect important dans l’objectif du pays d’ouvrir les sources de données et d’accroître leur accessibilité numérique.

Le 28 mai, le premier ministre Justin Trudeau a rencontré son homologue estonien Jüri Ratas où ils ont discuté d’une coopération en matière de gouvernement et d’économie numériques. Cette entente permettra aux deux pays d’entreprendre des projets communs et de partager des « méthodes exemplaires » visant à autonomiser les citoyens.

Le but premier de cette collaboration bilatérale canado-estonienne est de créer des emplois payants pour la classe moyenne ainsi que de construire une économie. Les opportunités qui ressortiront de cet accord profiteront aux entreprises canadiennes et estoniennes, y compris les entreprises en démarrage dans les secteurs des technologies de l’information et des communications.

« Le Canada et l’Estonie entretiennent une relation florissante », affirme le premier ministre Justin Trudeau. « Depuis longtemps, l’Estonie est un leader mondial en matière de gouvernance numérique, utilisant les dernières technologies pour mieux servir ses citoyens. » Il ajoute que le Canada est impatient de travailler plus étroitement avec l’Estonie sur des projets numériques qui « créeront de bons emplois pour la classe moyenne » et « amélioreront la vie des gens des deux pays ».

Mais pourquoi l’Estonie ?

Voici une question à laquelle Max Greenwood s’est attardé dans un billet sur techvibes.com.

Petit pays d’environ 1,3 million d’habitants, plusieurs peuvent penser que le Canada aurait avantage à aller voir ailleurs qu’en Estonie en ce qui concerne la recherche de pointe en technologie. Mais Wired a déclaré que le l’Estonie est « la société digitale la plus avancée dans le monde. » Les avancements du pays peuvent être aperçus sur le site la E-Estonia.

L’Estonie vante ses solutions digitales dans plusieurs secteurs, incluant l’éducation, la santé, les affaires. Près de 98 % des Estoniens ont une identité numérique, une signature digitale, ce qui est beaucoup plus que les autres pays de l’Union européenne. Cette signature sert entre autres à s’authentifier ou à signer des documents en ligne.

Selon Max GreenWood, le Canada peut apprendre de ces connaissances technologiques.

Cette route digitale est le pilier de e-Estonia, puisqu’elle sert à aider les secteurs privés et publics à partager de l’information.

La « X-Road », comme elle est surnommée, fait économiser plus de 800 années de temps de travail à l’Estonie, et ce, annuellement. D’après GreenWood, si ce système était exporté au Canada, il s’agirait de plus de 21 000 années d’économie !

« C’est un bon choix que le Canada vient de faire, partager une expertise digitale », écrit Max GreenWood. « Ça ne peut que signifier du bien pour les deux nations. »

Opportunité de changement

Alex Benay, directeur des systèmes d’information du gouvernement du Canada, va dans le même sens. « Nous sommes rendus à un moment où il y a une opportunité de changer la dynamique et la relation entre le gouvernement et les citoyens grâce aux avancées numériques », dit-il.

Cependant, Benay précise qu’il faut rester prudent, puisque le Canada « n’est pas l’expert » dans ce champ d’expertise. « Nous subventionnons activement les gens qui s’y connaissent plus que nous. Ils nous en apprendront davantage à ce propos », affirme-t-il.