TI Phénix: Ottawa demande l’aide du secteur des TI !

Phénix: Ottawa demande l’aide du secteur des TI !

Les entrepreneurs technos sont conviés par le gouvernement fédéral à lui donner un coup de main afin de régler les ratés du système de paye...

Le ministère des Services publics et de l'Approvisionnement du Canada (SPAC) fait appel à des entreprises canadiennes du secteur des hautes technologies pour régler les ratés liés à Phénix, le système de paye de la fonction publique fédérale.

Dans sa demande d’information, datée de mercredi, le ministère demande à l’industrie de lui faire part de ses commentaires sur les solutions susceptibles d’aider le Canada à parvenir à une stabilisation de la paye.

Dans ce même document, SPAC reconnaît qu’il se retrouve démuni devant les problèmes de paye engendrés par Phénix, système conçu par le géant IBM.

Le Canada n'a pas de notion préconçue sur la manière de réduire les cas d'arriérés et est ouvert aux suggestions de l'industrie sur les approches potentielles pour atteindre cet objectif, indique le document.

Il souhaite notamment que les fournisseurs lui montrent de meilleures pratiques en ce qui concerne des environnements de traitement de transactions à volume élevé, mais aussi qu'ils formulent des idées sur la façon dont le gouvernement pourrait faire évoluer son propre système de ressources humaines et de rémunération.

Aucune compensation financière n'est prévue pour les fournisseurs, qui doivent se manifester d'ici le 11 novembre.

Selon le rapport du Sénat intitulé Le problème de paye Phénix : ensemble pour une solution et rendu public en juillet dernier, 51 000 fonctionnaires ont été sous-payés pour un montant dû de 228 millions de dollars. Inversement, ce sont 59 000 fonctionnaires qui ont été trop payés et qui désormais doivent 295 millions de dollars à l'État.

Situation extrêmement alarmante


L'Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC) s'est dite préoccupée par cette demande à l'aide du gouvernement fédéral.

Ça correspond exactement à ce qu’on dit depuis longtemps, a indiqué sa vice-présidente nationale, Magali Picard. Le gouvernement n’a pas de plan, on n’a pas d’échéancier sur quelle est la stratégie qu’ils vont mettre en oeuvre pour corriger Phénix. C’est extrêmement alarmant, fait-elle valoir. « On veut que le gouvernement trouve une solution. On veut que le système fonctionne. Mais, en même temps, c'est trop peu trop tard. »

À son avis, le gouvernement fédéral ne se fait pas rassurant en procédant de la sorte. Elle ajoute n’avoir jamais vu une telle demande aux entrepreneurs du pays de la part du gouvernement fédéral. Ça démontre à quel point ils ont perdu le contrôle dans la situation avec Phénix. On demande ni plus ni moins du volontariat [...] c’est drôlement paniquant.

SPAC se veut rassurant


Le Secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement et de l'Accessibilité assure que le gouvernement fédéral continue de chercher des solutions.

Nous avons toujours dit que nous n’allions pas ménager les efforts pour stabiliser le système de paye, a indiqué Steven MacKinnon, qui porte aussi le chapeau de député fédéral de Gatineau.

Il soutient que le gouvernement fédéral fait appel à la communauté de haute technologie pour évaluer les systèmes, regarder les défis qui continuent de se poser et offrir leurs idées innovatrices pour automatiser les processus pour rendre l’expérience de l’utilisateur plus agréable.

M. MacKinnon souligne que SPAC a traité des milliards de dollars en paiements rétroactifs pour les employés. Bien qu'il se réjouisse de ce qu'il qualifie de succès, il reconnaît que c’est encore trop lent. C’est par souci de vouloir accélérer davantage nos succès que nous publions et demandons des solutions offertes par les Canadiens, dit-il.

Il assure que si, après ce processus, une solution novatrice est proposée pour ce qui est de la stabilisation du système de paye, nous allons pouvoir procéder à faire des contrats avec ces fournisseurs-là.

Un appel d'offres pour remplacer le système de paye


Par ailleurs, le Secrétariat du Conseil du Trésor (SCT) a lancé en début de semaine un appel d'offres pour le remplacement du système de paye Phénix.

Dans le document de 25 pages, le SCT impose une quinzaine de critères de sélection. Ainsi, le soumissionnaire devra être capable de trouver une solution pour les systèmes de ressources humaines et de paye actuels et futurs. Il devra démontrer que le nouveau système qu'il propose a fait ses preuves. La sécurité est aussi mise de l'avant, notamment la protection des informations personnelles. Ce nouveau système devra aussi fonctionner dans les deux langues, en anglais et en français, et devra améliorer l'efficacité des fonctionnaires.

Les entrepreneurs ont jusqu'au 13 novembre pour répondre à cet appel d'offres.