Travailler dans un studio d'effets visuels, c'est être un peu magicien

Après avoir passé 15 ans en Californie à travailler pour Industrial Light and Magic, la société d'effets spéciaux créée par Georges Lucas, François Lambert est retourné à Montréal...

Aujourd'hui, François Lambert, 43 ans, travaille pour Hybride, où il est chef de la production du bureau de Montréal. Cette compagnie produit des effets spéciaux depuis plus de 25 ans : « Rogue One », « Valérian », « Le Monde jurassique », « L'Arrivée »…

Fondée par Pierre Raymond, Michel Murdock et Daniel Leduc, l'entreprise est devenue une filiale d'Ubisoft en 2008 et compte 110 employés répartis sur deux sites : le site historique à Piedmont, dans les Laurentides, et le site montréalais, dans les bureaux d'Ubisoft.

« Ubisoft cherchait à agrandir son champ d'activité, d'où notre rapprochement », explique  M. Lambert.

Il connaît bien la compagnie puisqu'à la fin de son parcours en art et technologies des médias au Cégep de Jonquière, en 1994, il y est entré en tant que stagiaire. Hybride obtient alors son premier contrat avec l'industrie du cinéma pour le film « Highlander 3 ». « Ça m'a amené à travailler sur les effets visuels et c'est comme ça que je suis devenu compositeur d'effets visuels », raconte-t-il.

Déjà très jeune, François Lambert était attiré par ce métier. « Depuis que je suis ado je dirais… Les films comme « Jurassic Park » ou « Terminator » ont bercé mon adolescence. Il y a un côté magique dans cette profession parce que lorsqu'on regarde un film, on est transporté. C'est un métier créatif et dont le produit final est vu par des millions de personnes », détaille-t-il.

De nouveaux horizons

Après quelques années passées à Hybride, cet originaire de la région de Trois-Rivières rêvait de nouveaux horizons. En 2003, il quitte le Québec pour s'installer en Californie, à San Francisco. Là bas, il vise Industrial Light and Magic (ILM), « La Mecque des effets spéciaux », dit-il.

Alors qu'il devait y rester pour cinq mois, François Lambert s'installe finalement pour 14 ans. « J'ai débuté en tant que pigiste et finalement, mon poste de superviseur du compositing est devenu permanent », précise-t-il.

Cette expérience lui permet de travailler – entre autres – sur « Pirates des Caraïbes 2 », qui rafle en 2007 l'Oscar des meilleurs effets spéciaux. La même année, François Lambert remporte un prix par la Visual effect society pour le film.

Puis une opportunité se dessine mais cette fois de nouveau chez Hybride, au Québec. Pour François Lambert, le défi est professionnellement stimulant et en plus, après avoir passé 15 ans loin de sa famille, c'est l'occasion pour lui de revenir dans son pays natal. Hybride s'est également associé à ILM.

« Cela rendait mon retour d'autant plus intéressant, je pouvais apporter mon expérience », ajoute-t-il.

Ce n'est donc que tout récemment (avril) que M. Lambert a rejoint (pour une deuxième fois) les bureaux d'Hybride. Il redécouvre une nouvelle ville qui a bien évolué dans l'industrie et qui s'y est taillée une place de choix. « L'industrie est florissante ici, et en très bonne santé. Depuis mon départ aux États-Unis, il y a aussi eu l'avènement des crédits d'impôts et des artistes à travers le monde entier sont désormais installés ici », raconte le spécialiste.

D'autres studios ont également vu le jour depuis. « La compétition qui existe est saine dans un contexte où il y a beaucoup de demande » dit-il. Une demande telle que le studio cherche évidemment des talents. Ouvert aux candidatures spontanées, Hybride recrute aussi des animateurs 3D, des programmeurs javascript, web avec expérience en sencha, ou encore des artistes tracking.