Les bootcamps de codage est un sujet polarisant. Les détracteurs disent qu'ils sont inutiles et qu'il est préférable d'obtenir un diplôme universitaire. Les adeptes, eux, affirment que c'est moins de temps passé sur les bancs d’école, que c’est plus économique qu’un diplôme de quatre ans et qu’un emploi les attend à la fin de leurs études.
Il n'y a pas de réponse claire à la question « comment déceler si tel ou tel bootcamp est le real deal ou pas ». Tout dépend de votre niveau d'aisance avec le programme. Même les camps d'entraînement les plus abominables ont des diplômés qui réussissent.
Plutôt que de risquer votre argent et votre temps, Nate Swanner de Dice vous offre quelques façons de découvrir si votre programme est prometteur ou pose un problème.
Vous pousse-t-on à joindre à un camp d'entraînement au codage?
La première personne que vous rencontrez lorsque vous vous adressez à un bootcamp de codage est probablement un recruteur. Souvent, ils sont payés à commission et presque tous ont des objectifs à atteindre en fonction du nombre d'étudiants qu'ils peuvent inscrire dans un laps de temps.
Ils vous présenteront des options de financement et, éventuellement, des subventions ou des bourses fédérales ou provinciales auxquelles vous pourrez avoir accès.
Les bootcamps sont des entités à but lucratif. Ils veulent que vous vous inscriviez pour qu'ils puissent prendre votre argent. C'est la dure réalité. Le recruteur peut être positif et amical, mais c'est aussi son travail de vous convaincre.
Si un recruteur a le sentiment que vous êtes prêt à vous inscrire à l’un de leurs camps, il vous incitera à vous inscrire à des cours qui commencent « bientôt ».
Il est important de savoir que, contrairement à une université traditionnelle, vous ne payez pas pour les cours ; vous payez pour le programme. Si vous décidez deux mois après le début du camp d'entraînement que ce n'est pas pour vous, il est peu probable que vous obteniez un remboursement pour le reste de votre cours.
Combien d’élèves ont gradué et trouvé un emploi dans le domaine de la technologie ?
Des entités comme le Council on Integrity in Results Reporting (CIRR) aux États-Unis, visent à maintenir l'honnêteté des camps d'entraînement au sujet des taux de diplomation et de placement professionnel.
Au Québec, vous pouvez très souvent retrouver ces informations sur les sites Web des diverses écoles, universités ou institutions. Selon Lighthouse Labs de Montréal, par exemple, 96% des diplômés se trouvent un emploi dans les quatre mois suivant le bootcamp.
Les données trouvées sont utiles, mais il y a certaines mesures auxquelles vous devriez prêter une attention particulière dans le cas des données sur le placement professionnel de toute école.
Premièrement, combien de diplômés travaillent effectivement dans le domaine pour lequel ils ont étudié? Parfois, les camps d'entraînement rapportent qu'un diplômé travaille dans une entreprise de technologie notable, tout en omettant de mentionner qu'il pourrait être dans un département qui n'a rien à voir avec son domaine d'études, comme portier ou porteur d’eau, disons!
Il est également conseillé de faire attention au nombre de personnes qui restent au chômage 90 ou 180 jours après l'obtention de leur diplôme. Cela vous indique combien de temps vous devriez être sans emploi.
Vous devriez demander des données sur l'obtention d'un diplôme et le placement professionnel avant de vous inscrire. Si une école ne veut pas partager les données avec vous, c'est un énorme signal d'alarme.
Cela suggère que l'école ne se soucie pas du nombre de ceux qui terminent le cours, et ne fait aucun effort sérieux pour placer les étudiants dans de (bons) emplois une fois qu'ils ont terminé le programme.
Que vous offre-t-on ?
Les bootcamps de codage ont tendance à offrir trois choses aux étudiants potentiels :
• « Vous travaillerez en technologie immédiatement après l'obtention de votre diplôme! »
• « Nos diplômés gagnent beaucoup d'argent et ont des vies incroyables! »
• « Vous aurez une maîtrise dans de le domaine que vous étudiez! »
Les étudiants ont tendance à croire qu’ils seront riches à craquer et qu’ils auront les jobs qu’ils voudront.
Rien n'est garanti! Tout d'abord, personne ne maîtrise jamais complètement un langage de programmation ou une technologie. De telles choses changent constamment, et quelqu'un découvre toujours une nouvelle façon d'accomplir des tâches. Il est dangereux d'avoir l'impression d'avoir fini d'apprendre.
Certains nouveaux diplômés gagnent probablement d'excellents salaires, mais ces exemples sont rares. Vous pourriez obtenir votre diplôme et trouver un emploi dans le domaine de la technologie en gagnant beaucoup plus qu'avant votre inscription au programme, ce qui est étonnant. Les écoles aiment amener les futurs étudiants dans l'état d'esprit qu'ils auront à la fin de leurs études et les amener chez le concessionnaire Ferrari, en s'arrêtant en chemin pour signer un contrat lucratif avec une entreprise de technologie de pointe. Non. Il y a de fortes chances que vous ne deveniez pas immédiatement riche.
Trouver un emploi dépend fortement de votre compréhension de la technologie que vous avez étudiée, et non du fait que vous avez terminé le programme. C'est là que la plupart des écoles laissent tomber leurs élèves; elles les aident à faire leurs devoirs et espèrent que les élèves comprennent ce qui leur est enseigné, plutôt que de s'assurer qu'ils comprennent les concepts. Si vous ne pouvez pas montrer vos connaissances lors d'une entrevue, vous n'obtiendrez pas d'emploi en technologie.
L'occasion d'apprendre est un signal; parler de voitures de luxe ou de salaires à six chiffres une semaine après l'obtention du diplôme, c'est du bruit. Les écoles aiment te faire rêver avant de te lancer dans un programme de plus de 10 000 $ dont tu ne tireras peut-être rien.