C’est dans le cadre d’EffectsMTL, tenu le 5 et 6 juin dernier, qu’Espresso-Jobs s’est entretenu avec l’une des plus importantes sociétés québécoises spécialisées en effets visuels numériques, Hybride technologies. L’expression « être un tout nu » ne s’applique pas à cette firme…
Au kiosque 46 d’EffectsMTL se trouve Anne Tremblay, du département des communications d’Hybride. Grand sourire aux lèvres, elle accepte de se prêter au jeu de l’interviewée.
Hybride, créé en 1991, est l’un des pionniers en ce qui concerne la création numérique au Québec.
Ses fondateurs - Pierre Raymond, Michel Murdock, Daniel Leduc et Sylvie Talbot - ont travaillé sur des projets tels que Arrival de Denis Villeneuve, les nouvelles moutures de Star Wars, Mimic de Guillermo del Toro et bien plus. En tout, ce sont plus de 70 films et séries télé qui sont associés à leur nom.
En juillet 2008, l’entreprise d’ici est rachetée par l’éditeur de jeux vidéo français Ubisoft, mais reste une division en cinéma à part entière et sont 100 % face au géant français.
C’est même Robert Rodriguez qui a proposé à Guillermo del Toro de travailler avec eux.
Avec une clientèle majoritairement hollywoodienne, l’entreprise collabore beaucoup depuis 2013 avec le grand studio américain Industrial Light & Magic. Cette même compagnie a entre autres travaillé sur des films comme les derniers Star Wars, A.I. : Artificial Intelligence (2001) et Forrest Gump (1994).
En avril 2016, les deux compagnies ont signé une alliance stratégique. Ce qui veut dire qu’au lieu d’ouvrir un studio à Montréal, comme plusieurs le font, ILM a décidé de s’associer avec un pionnier du VFX au Québec. « À la suite de cette entente-là, on en a profité pour annoncer l’ouverture d’un deuxième studio, un studio satellite », indique Anne Tremblay.
Le studio basé principalement à Piedmont dans les Laurentides pourrait passer inaperçu.
Dans cette baraque aux allures d’un chalet laurentien se cachent un studio de renommée internationale et une « famille » d’environ 90 employés essentiellement composée de jeunes et surtout de passionnés d’écrans, de films et de jeux.
Le « chalet familial » est entouré d’arbres et de sapins. Légère différence avec le studio situé entre les murs d’Ubisoft Montréal, sur le boulevard Saint-Laurent. Ces bureaux montréalais ont été aménagés d’agrandir leur piscine de talent, d’artistes.
Convivialité et confiance chez Hybride
Avant d’être chez Hybride Technologies, Anne Tremblay travaillait pour une école de langue d’une amie. Du français à l’anglais et vice-versa. Native de l’Outaouais, elle dit en riant être bilingue depuis l’âge de trois ans. Son amie avait un contrat avec Hybride pour les employés anglophones qui voulaient pouvoir discuter proprement avec leurs collègues francophones. « Je suis vraiment tombé en amour avec la boîte. Les gens étaient tellement sympathiques et souriants ! »
Anne y va d’une confession. Elle raconte qu’avant notre entrevue, un candidat potentiel est venu la rencontrer. « J’ai fait le tour des kiosques et vous êtes la seule [entreprise] qui m’intéresse », aurait-il déclaré. « Vous avez vraiment l’air d’avoir du fun ! ».
Celle qui célébrera sa dixième année au sein d’Hybride Technologies avoue que l’entreprise est une grande famille. « C’est difficile d’avoir la même relation avec l’équipe de Montréal, même si on les aime d’amour et qu’on les voit moins souvent », dit-elle. « Mais la confiance et une belle convivialité règnent partout. Je surnomme notre studio le studio entre deux sapins ! »
Étant dans les Laurentides, les employés ont accès à une grande cour. Anne ne le cache pas, la compagnie investit dans ses employés. Il y a constamment des formations en contenus pour les moments les moins occupés, « les saisons mortes de quelques heures ».
De plus, les employés de Piedmont ont accès au mont Saint-Sauveur, avec passe de ski fournie. « On a fait le test, une fois », confie-t-elle. « Six minutes après avoir quitté le bureau, on était sur les pentes de ski. » À Montréal, elle affirme que plusieurs 5 à 7 et autres activités sont organisés dans aux alentours.
En période de recrutement
Les congédiements après un gros travail et les ambiances de travail lourdes et dures sont proscrits. La mentalité d’Hybride a de quoi se démarquer de plusieurs autres studios qui se spécialisent dans les effets visuels. En effet, l’entreprise québécoise maintient le plus souvent possible un « payroll » permanent, faisant en sorte qu’elle n’engagera pas « une tonne de pigistes pour les remercier à la fin d’un projet. »
C’est ce qui est arrivé à DangVy Nguyen, artiste Fx chez Hybride depuis un peu plus d’un an. « Grâce » à un temps mort chez MPC Montréal, il s’est fait remercier et a ensuite trouvé un emploi au sein d’Hybride, dans les bureaux de Montréal. Il a pu travailler sur The last Jedi, Mother et Solo.
« C’est vraiment cool. Tu es moins stressé, comparé à d’autres compagnies dans le domaine. Tu as le temps de faire tes “shots” et ils offrent beaucoup de formation, de tutoriel en temps perdu », confie le Français de 30 ans.
Avec plusieurs collaborations en cours de route ou à venir avec ILM, une grande charge de travail oblige en quelque sorte Hybride à recruter. « On essaie d’agrandir l’équipe », affirme Anne Tremblay. « Présentement, on a une dizaine de postes à combler », ajoute-t-elle.
Qu’en est-il du candidat parfait ?
« Lorsque les gens demandent combien d’années d’expérience il faut, je leur réponds qu’on a déjà engagé une personne autodidacte. »
Hybride recherche d’abord des personnes talentueuses ayant envie de vivre « une belle aventure » et qui ont « une belle et bonne attitude. »
Bonne fête du Travail!
En ce lundi de la Fête du travail, l'équipe d'Espresso-jobs prend une petite pause...
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