Les secrets du succès d’Outerminds, protégé du Youtubeur PewDiePie

Alors que le plus grand Youtubeur de la planète l’a pris sous son aile, que devient Outerminds, deux après le succès planétaire de leur jeu PewDiePie’s Tuber Simulator ?

Indice : l’équipe a déménagé dans des bureaux plus grands…

Au début ils étaient quatre. Sylvain Savard, Nicolas Brunet-Messier, Alexandre Caron et Ghislain de Pessemier. Deux ans plus tard, ils sont 24 à arpenter les couloirs de leurs tous nouveaux bureaux, au 666 Sherbrooke Ouest.

Presque tous les cartons sont défaits, les écrans géants et les canapés sont déjà en place, reste quelques coups de peinture à donner. L’ambiance ressemble à celle d’une grosse coloc où les employés viennent pieds nus, se faire leur café dans la cuisine. Aux murs, se dévoilent une fresque représentant tous les personnages des jeux d’Outerminds.

Certains devraient bientôt s’ajouter, puisque l’équipe travaille sur trois nouveaux projets dont le premier pourrait sortir d’ici quatre mois. Outerminds surfe encore sur la vague qui a commencé à la porter depuis presque deux ans maintenant.

 

Coup de pouce de PewDiePie et ses 56 millions d’abonnés...

Les quatre compères l’ont prise lorsqu’ils ont décidé de participer à un game jam en 2014, un événement lors duquel des développeurs ont quelques heures à peine pour créer un jeu vidéo. Avant les résultats, le Youtubeur suédois PewDiePie, qui compte 56 millions d’abonnés, les contacte.

« Il avait vu notre jeu et nous a demandé de faire son jeu officiel. Il nous a simplement dit vouloir la même chose ''bigger, bader, longer''. Au game jam, on a finalement terminé 5e sur 800, mais le vrai prix, c’est nous qui l’avions gagné », raconte Ghislain alias « Guiz » de Pessemier, gestionnaire de la communauté Outerminds.

PewDiePie’s Tuber Simulator sort en 2015 pour 4,99$. Un fait rare à l’époque où les jeux sur mobile sont pour la plupart tous gratuits. Quelques mois après, il sort sur Steam, une plateforme de distribution de contenu en ligne. Un peu moins d’un million de personne adhère.

Encore un an plus tard, PewDiePie’s Tuber Simulator sort. Celui-ci est gratuit. « Il voulait que le jeu soit plus accessible à tous. On a intégré des publicités avec récompenses pour éviter celles qui apparaissent de manière intempestive », explique Guiz. PewDiePie’s Tuber Simulator compte 24 millions de téléchargements et un demi million de joueurs quotidiens.

« Le plus dur, on n’a pas eu à le faire… On a juste eu besoin de se concentrer sur le côté création. Je dirais qu’on l’a eu facile », relative le gestionnaire.

 

Un mariage, pour le meilleur, sans le pire ?

Il explique le succès de la petite start-up à la fois par « la popularité du Youtuber » mais aussi par « la qualité du jeu ». « S’il n’avait pas marché, on serait mort depuis longtemps. PewDiePie aussi a pris un risque. C’était à double tranchant », poursuit-il.

Car la publicité qu’offre ce genre de personnalité est énorme : « il ne faut négliger aucun influenceur, même les plus petits, car ils sont suivis », ajoute Guiz.

Aujourd’hui encore, l’équipe travaille toujours sur les mises à jour apportées au jeu, en concertation avec le Suédois évidemment. « Dans un jeu gratuit, les gens s’attendent à avoir du contenu, c’est primordial », dit Guiz de Pessemier.

Mais être à ce point lié à une personnalité peut aussi comporter des risques. En début d’année, le Youtuber a été lâché par Disney entre autres, qui a rompu son contrat avec sa société Marker Studio. Plusieurs lui ont reproché d’avoir tenu des propos antisémites pour lesquels il s’est ensuite excusé, concédant que son humour avait pu être perçu comme offensant.

« Nous ne commentons pas les communications de PewDiePie n’ayant pas de lien avec les jeux », se contente de rétorquer Guiz de Pessemier. Un mariage pour le meilleur ou pour le pire, Outerminds s’en sort avec le meilleur.