Producteur VR : comprendre l’être humain derrière le produit

Prenez vos études au sérieux, entourez-vous d’un mentor et surtout, comprenez bien l’être humain, puisqu’il sera au cœur de votre travail!

C’est ce que croit Marc-André Larose, producteur senior en réalité virtuelle chez Framestore Montréal, un studio londonien d’effets visuels qui s’est implanté dans la métropole en 2013.

Les bureaux montréalais ont débuté au printemps 2017 les activités d’un nouveau studio de réalité virtuelle. La boîte, qui compte maintenant plus de 1000 employés aux quatre coins du monde, est entre autres derrière l’Oscar des meilleurs effets visuels pour le film Blade Runner 2049 de Denis Villeneuve.

Quel a été votre parcours académique ?

Marc-André Larose: J'ai étudié en génie mécanique à l'université et j’ai travaillé dans ce domaine. J'ai vu que ce n'était pas pour moi. Quand j'étais jeune, j'ai toujours joué à des jeux vidéo. C'était naturel chez moi. Le lien qui était possible entre cette industrie et celle du jeu, c'était le management. Même dans mes jobs d'été ou pendant mes études, j'ai été gérant, superviseur, contremaître. Lorsque je travaillais en génie mécanique, j'étais un maillon important dans une entreprise, en développement d’affaires. Mais je prenais mes vendredis de congé pour écrire un scénario de film. La question s'est posée: pourquoi je prends une journée de congé pour faire autre chose ? C'est peut-être parce que l'autre chose est plus intéressante. C'est là que ça a commencé.

Comment avez-vous eu votre première opportunité dans l’industrie du jeu ?

J'ai eu la chance, avec l'Université de Sherbrooke, de faire la maîtrise en administration avec le programme coop. Ça me donnait l'occasion de faire un stage pendant l'été. Je me suis dit que le stage était un bon tremplin pour changer d'industrie. Je suis allé passer une entrevue chez Electronic Arts Mobile. Le producteur était anglophone. Mon anglais était très basic. Il a vu quelque chose en moi. Pendant l'entrevue, il m'a dit qu'on me donnait mon stage. Je suis sorti dehors, je regardais le ciel, je vais toujours m'en rappeler. Je me suis dit: «qu'est-ce qui vient de se passer là?»

Comment a évolué votre parcours professionnel jusqu’à aujourd’hui ?

J'ai signé un contrat comme producteur associé avant même de finir mon stage. La progression a ensuite été très rapide. J'ai travaillé chez Eidos Montréal et Hibernum. Là-bas, j'ai monté les échelons très rapidement. À travers les années, je me suis fait beaucoup de contacts dans l'industrie, dont la personne qui m'a engagée ici, chez Framestore, où je suis producteur senior en réalité virtuelle. Je voulais toucher à la réalité virtuelle. C'est un produit très immersif et j'avais déjà touché au mobile et au AAA. Jusqu'à présent, c'est vraiment une belle expérience.

En quoi consiste votre travail ?

C'est d'essayer de prédire l'avenir! Sérieusement, on est des personnes structurées, qui font en sorte que le projet soit mené à terme dans les temps et dans le budget, tout en s’assurant de la qualité du produit. Mais, d’une certaine façon, on est des créateurs de talents, des gens qui vont comprendre l'être humain derrière le produit. C'est l'aspect le plus important pour le producteur. Par l'intermédiaire de l'être humain, le produit va être meilleur. De temps en temps, on est des pom-pom girls parce qu'on doit ramener l'énergie dans le groupe. Notre job, c'est de créer un environnement propice au succès. Ça passe par l'humain. Si l'humain n'est pas content dans cet environnement-là, c'est que tu n'as pas compris ta job.

Quelles sont les qualités requises pour faire un travail comme le vôtre ?

L'empathie, c'est le mot-clé. Ça prend aussi quelqu'un qui a une vision des choses et qui a envie de prédire l'avenir, même si ce n'est pas possible. Il faut que tu sois conscient de tous les éléments et les gens autour du projet et que tu puisses prédire des réactions, un événement, un résultat. Et au lieu d'éteindre des feux, être capable d'être proactif, d'agir avant.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune professionnel qui souhaiterait devenir producteur ?

De ne pas prendre à la légère les études qu'il est en train de faire en management. Quelqu'un qui monte les échelons et qui s'en va en production je trouve ça bien, mais je pense que de faire des études en management est un très grand bonus dans l'industrie du jeu. Ça t'amène des réflexes, mais surtout des assises solides. Et aussi, d'avoir un mentor. Avoir quelqu'un en qui tu as confiance qui est assez généreux de sa personne et de s'accrocher à cette personne-là. Puis, être vraiment affamé. Si la personne devant toi sent que tu n'as pas assez faim, un moment donné, elle va passer à un autre appel.

Pourquoi Framestore est un bon employeur ?