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Contenus polarisants ou utilisateurs polarisés sur Facebook ?
Vincent Orellana-Pepin
21 décembre 2021
Communication et Marketing, Web
3 minutes à lire
751
Les efforts de Facebook pour présenter des fils d’actualité de plus en plus précisément construits pour ses membres pourraient mener à moins de débats en ligne, mais également à avoir des utilisateurs de moins en moins réceptifs à des informations contraires à leurs idées.
Le réseau social a annoncé une initiative qui pourrait mener à une nouvelle construction du fil d’actualité de ses utilisateurs. Pour ce faire, le géant des réseaux sociaux entend accorder plus de valeur aux suggestions et aux commentaires des utilisateurs de sa plateforme.
Facebook procèdera donc à des consultations directes auprès des utilisateurs pour les questionner sur les différents types de contenus qu'ils préfèrent voir sur leur page. Selon l’administration de Facebook, en se prononçant sur le contenu qui apparaît dans leur actualité et sur celui qui leur est suggéré, les utilisateurs auront ainsi plus de contrôle sur ce qui apparaît sur leurs écrans.
Le réseau social croit fermement qu’il est important pour ses membres de comprendre la provenance du contenu qui leur est suggéré, ainsi que les raisons pour lesquelles il est présent dans leur fil d’actualité. En utilisant la fonctionnalité « Pourquoi est-ce que je vois cette publication? », les utilisateurs sont en mesure d’explorer les tendances sur la plateforme sociale et de comprendre pourquoi différents types de contenus leur sont présentés.
En sachant directement quels types de contenu nuisent à l’expérience, Facebook sera en mesure d’éliminer ce genre de publications et de créer un fil d’actualité plus spécifique pour chaque membre, avec du contenu qui aura moins de chance d’engendrer des réponses ou des réactions négatives.
Ce désir d'homogénéiser les fils d’actualité en fonction des genres de contenu les moins irritants pour chaque utilisateur spécifique vise surtout les publications de types politiques qui, plus souvent qu’autrement, s’avèrent être extrêmement polarisantes.
Un utilisateur possédant des points de vue politiques de droite pourra ainsi, s’il voit des publications plutôt de centre ou de gauche, dire à Facebook qu’il trouve que les publications en question « ne l'inspirent pas » et qu’il préfère ne plus voir ce type d’informations dans son actualité.
Puisque les utilisateurs de Facebook seront confrontés à de moins en moins d’idées et de points de vue qui divergent des leurs, cela créera nécessairement une expérience moins irritante pour les membres. Cette nouvelle façon de faire mènera donc à la construction de fils d’actualités moins polarisés… mais aussi, par contre, à la polarisation des membres eux-mêmes.
« La formule de Facebook fait entrer beaucoup trop d’argent dans ses coffres pour que son administration la change. Cette annonce indique même qu’ils continuent encore plus dans la même direction », indique le professeur au programme de journalisme de l’UQAM et spécialiste des médias numériques, Jean-Hugues Roy.
Un ingénieur informatique, par exemple, qui indiquerait à Facebook qu’il préfèrerait ne pas voir de contenu relatif au mouvement informatique logiciel libre disposerait d’un fil d’actualité exempt de ce type d’informations. Cet ingénieur ne serait ainsi plus confronté à des points de vue différents des siens et s’ancrerait encore plus fermement dans ses opinions. Son fil d’actualité serait donc moins polarisant, mais lui deviendrait de plus en plus polarisé en consommant de l’information qui ne provient que d’un petit nombre de sources.
Selon Jean-Hugues Roy, cette nouvelle façon de faire de Facebook a le potentiel d’accentuer les effets pervers du réseau social et de continuer à augmenter, plutôt que diminuer, la polarisation d’utilisateurs encore moins réceptifs à des informations et points de vue divergents des leurs.
Le réseau social a annoncé une initiative qui pourrait mener à une nouvelle construction du fil d’actualité de ses utilisateurs. Pour ce faire, le géant des réseaux sociaux entend accorder plus de valeur aux suggestions et aux commentaires des utilisateurs de sa plateforme.
Facebook procèdera donc à des consultations directes auprès des utilisateurs pour les questionner sur les différents types de contenus qu'ils préfèrent voir sur leur page. Selon l’administration de Facebook, en se prononçant sur le contenu qui apparaît dans leur actualité et sur celui qui leur est suggéré, les utilisateurs auront ainsi plus de contrôle sur ce qui apparaît sur leurs écrans.
Le réseau social croit fermement qu’il est important pour ses membres de comprendre la provenance du contenu qui leur est suggéré, ainsi que les raisons pour lesquelles il est présent dans leur fil d’actualité. En utilisant la fonctionnalité « Pourquoi est-ce que je vois cette publication? », les utilisateurs sont en mesure d’explorer les tendances sur la plateforme sociale et de comprendre pourquoi différents types de contenus leur sont présentés.
En sachant directement quels types de contenu nuisent à l’expérience, Facebook sera en mesure d’éliminer ce genre de publications et de créer un fil d’actualité plus spécifique pour chaque membre, avec du contenu qui aura moins de chance d’engendrer des réponses ou des réactions négatives.
Conséquences négatives des consultations
Ce désir d'homogénéiser les fils d’actualité en fonction des genres de contenu les moins irritants pour chaque utilisateur spécifique vise surtout les publications de types politiques qui, plus souvent qu’autrement, s’avèrent être extrêmement polarisantes.
Un utilisateur possédant des points de vue politiques de droite pourra ainsi, s’il voit des publications plutôt de centre ou de gauche, dire à Facebook qu’il trouve que les publications en question « ne l'inspirent pas » et qu’il préfère ne plus voir ce type d’informations dans son actualité.
Puisque les utilisateurs de Facebook seront confrontés à de moins en moins d’idées et de points de vue qui divergent des leurs, cela créera nécessairement une expérience moins irritante pour les membres. Cette nouvelle façon de faire mènera donc à la construction de fils d’actualités moins polarisés… mais aussi, par contre, à la polarisation des membres eux-mêmes.
Pas vraiment de compromis
« La formule de Facebook fait entrer beaucoup trop d’argent dans ses coffres pour que son administration la change. Cette annonce indique même qu’ils continuent encore plus dans la même direction », indique le professeur au programme de journalisme de l’UQAM et spécialiste des médias numériques, Jean-Hugues Roy.
Un ingénieur informatique, par exemple, qui indiquerait à Facebook qu’il préfèrerait ne pas voir de contenu relatif au mouvement informatique logiciel libre disposerait d’un fil d’actualité exempt de ce type d’informations. Cet ingénieur ne serait ainsi plus confronté à des points de vue différents des siens et s’ancrerait encore plus fermement dans ses opinions. Son fil d’actualité serait donc moins polarisant, mais lui deviendrait de plus en plus polarisé en consommant de l’information qui ne provient que d’un petit nombre de sources.
Selon Jean-Hugues Roy, cette nouvelle façon de faire de Facebook a le potentiel d’accentuer les effets pervers du réseau social et de continuer à augmenter, plutôt que diminuer, la polarisation d’utilisateurs encore moins réceptifs à des informations et points de vue divergents des leurs.
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